Appel de Stuttgart : Contre les grands projets inutiles




Au chapitre des convergences qui mobilisent et occupent un certain espace médiatique figure celle contre les Grands projets inutiles et imposés. Un troisième sommet s’est tenu cet été à Stuttgart, assorti d’un appel à agir le 8 décembre partout en Europe.

Après Val-de-Suze et Notre-Dame-des-Landes, Stuttgart accueillait un troisième forum qui a vu converger, à côté des fondateurs (No Tav et NDDL surtout), de nombreux autres collectifs  [1]. Belles opportunités pour construire des ripostes collectives et des réseaux transnationaux (en faveur de la transition énergétique, contre le capitalisme vert et financiarisé, l’accaparement des ressources ou encore la répression), ces forums ont toutefois des limites politiques. Il faut les voir comme des creusets de contestation.

Mouvement mis à l’honneur

Le mouvement « K21 » en a profité pour se renforcer l’espace de quelques jours, comme c’est le principe de ces forums, et a entraîné les quelques 300 participantes et participants dans une occupation de l’ancienne gare de la ville, puis dans une manifestation de sans-papiers. Le mouvement s’oppose en effet au projet « Stuttgart 21 » (dit S21) de nouvelle gare ferroviaire qui date de 1994, qui va coûter 7 milliards d’euros et sur lequel le gouvernement Merkel s’obstine envers et contre tout malgré une opposition tenace.

Après le forum

Les intitulés des conférences et ateliers témoignent de la pertinence d’une convergence contre les Grands projets inutiles (GPI) et imposés  : échanges d’analyses et d’expériences, complémentarité des contre expertises produites par les mouvements, et surtout capacité à construire une contestation systémique des choix capitalistes et de l’idéologie des aménageurs (vitesse, mise en réseau, grands travaux pour la croissance). Sur ce dernier point, les participantes et participants ont mis en lumière la menace de montages financiers d’un nouveau genre. Après les partenariats public privé, des financements obligataires, par émission d’actions que pourront acquérir fonds de pensions, compagnies d’assurances, banques. Des montages plébiscités par la Banque européenne d’investissement et la Commission européenne, qui permettront de camoufler la dette publique tout en mettant les États et collectivités sous la coupe de nouveaux créanciers. La résolution finale du forum dénonce ainsi la création d’une bulle financière liée aux grands travaux publics.

A côté de cet apport très intéressant parmi d’autres, le forum a également pris des positions qui ont fait débat. Lors de l’écriture de la résolution finale, on a vu émerger des visions un tant soit peu légalistes, ainsi que la proposition contestable de formaliser un réseau d’ « experts » pour un soutien technique et spécialisé. Une structure de coordination permanente au service des collectifs se justifie, encore que d’autres collectifs comme les anti-gaz de schiste s’y soient refusé pour éviter toute centralisation de la décision, mais la notion d’ « experts » a fait tiquer.

Quoi qu’il en soit, une date d’actions simultanées a été fixée pour le 8 décembre 2013, dont bien des collectifs se sont déjà emparés. Dans la région parisienne, le réseau des opposant-es aux divers projets du grand Paris (Costif  [2]) prévoient un grand week-end de mobilisation, en lien avec le collectif de soutien à Notre-Dame-des-Landes. Nous ne pouvons les détailler ici mais il faut s’attendre à de nombreuses initiatives des collectifs anti-GPI.

Fanny (AL Saint-Denis)

[1Programme en français et déclaration finale sur le site drittes-europäisches-forum.de

[2Voir costif.parla.fr rubrique «  Actualités  »

 
☰ Accès rapide
Retour en haut