Avis aux « otages »




La grève des transports pour la défense des retraites donne l’occasion à la droite de vomir sa bile haineuse. Micros et caméras pataugent dans la fange des inepties des antigrévistes. Il faut répondre aux pires de ces délires.

« C’est une prise d’otages ! ». Non. Une prise d’otage, c’est si on t ’enferme dans une cave, menotté au mur, cagoulé, et que régulièrement on vient te foutre un pistolet sur la nuque en te menaçant de te buter parce que ta famille ne paye pas. C’est ça, une prise d’otage. Là, il s’agit simplement d’une grève.

« On nous empêche de travailler ! ». Non. Il n’y a pas de piquet de grève devant chaque entreprise. Personne n’est empêché de travailler. Simplement il faut nous démerder tous seuls pour nous déplacer, sans les cheminot-e-s et les traminot-e-s. Au passage, la situation illustre l’absurdité totale de l’aménagement du territoire qui consiste à loger les travailleurs et travailleuses à l’est de Paris et à placer leurs entreprises à l’ouest. Si habitation et travail étaient plus harmonieusement organisés, les transports ne poseraient pas tant de problème.

« Supprimer les régimes spéciaux, c’est une question d’équité ». Non. C’est une question de dumping social. L’équité, ce n’est pas aligner sur le pire régime, mais sur ce qu’on peut faire de meilleur pour le plus grand nombre. Et l’équité n’est pas non plus à géométrie variable. Si la préoccupation réelle du gouvernement Sarkozy était l’équité, il instaurerait un salaire unique. Puisque toutes et tous les travailleurs sont sensés cotiser le même temps pour leur retraite, pourquoi donc ont-ils et elles des salaires différents ?! Voilà pour le coup qui est bien inéquitable ! Allez, hop, tout le monde aligné sur le salaire moyen (1 903 euros par mois en 2005), y compris le président de la République qui vient de se tripler son salaire pour gagner 10 fois ce salaire moyen !

« La mondialisation oblige à supprimer les régimes spéciaux ». Non. Ceux et celles qui pensent ça sont donc prêts immédiatement à toucher un salaire chinois ou indien, puisqu’« avec la mondialisation on n’a pas le choix » ? Bonne nouvelle pour leurs collègues qui vont pouvoir se partager la différence ! La mondialisation n’est qu’un prétexte pour cacher des choix purement idéologiques.

« Avec l’allongement de la vie, il faut bien travailler plus longtemps ». Non. La productivité augmente plus vite que l’espérance de vie. Donc la richesse existe pour financer largement cet allongement de l’espérance de vie. Simplement il y a un choix politique idéologique : laisser les capitalistes, les actionnaires, les possédants, accaparer cette richesse supplémentaire au lieu de la distribuer à ceux et celles qui ont contribué à la produire.

« C’était une promesse de campagne, être contre est antidémocratique ». Non. La démocratie, ce n’est pas tout est à prendre ou à laisser. La démocratie, c’est l’élaboration collective du fonctionnement de la société. Il n’y a pas de débat sur cette question, mais un passage en force du fait d’une lubie d’un seul homme. La démocratie, ce n’est pas un chèque en blanc.

« L’opinion publique est contre cette grève, les sondages le prouvent ». Non. Un sondage n’a jamais rien prouvé. Tout dépend de la manière dont on pose la question. Demandons si vous pensez normal de travailler plus pour gagner moins. 99 % de Non ! Donc 99 % de gens sont contre la contre-réforme des retraites de Sarkozy.

Alors les antigrévistes, vos gueules ! Arrêtez vos arguments de pilier de comptoir sans logique. Faites-vous greffer des neurones ! Et soutenez plutôt ceux et celles qui sont en train de se battre pour le droit à la retraite de tous et toutes.

Car il faut être soit complètement stupide, soit totalement malhonnète pour imaginer que le gouvernement Sarkozy s’arrêtera aux régimes spéciaux. C’est l’ensemble du régime de retraite par répartition qu’il veut détruire pour faire plaisir aux actionnaires des assurances privées. Dès qu’il en aura fini avec les régimes spéciaux, c’est le régime général qui passera à la moulinette de l’allongement de la durée de cotisation (encore !) et de la réduction des pensions (encore et toujours !). Alors bien sûr que c’est chiant, crevant, exaspérant de devoir se débrouiller sans les transports en commun pour se déplacer. Mais les responsables, ce sont les saboteurs des retraites : Sarkozy, Fillon et Bertrand.

Battons-nous maintenant si nous ne voulons pas bosser jusqu’à ce que mort s’en suive.

Extrait du blog des communistes libertaires de Seine-Saint-Denis

(http://libertaires93.over-blog.com/)

 
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