Boîte en lutte : Grève de la faim à PSA Poissy




Amplification et détérioration des conditions de travail, intimidations, discrimination syndicale et harcèlement moral sont une réalité quotidienne au sein de l’usine PSA Poissy. Pour protester contre des mesures disciplinaires arbitraires, sept syndicalistes Sud ont entamé une grève de la faim.

Le 22 septembre, sept syndicalistes de Sud PSA Poissy entraient dans leur cinquième semaine d’une grève de la faim amorcée le 18 septembre. Leur combat est celui de tous les salarié-e-s de PSA Poissy, broyés par le «  système PSA  » de gestion de personnel. Ils revendiquent l’amélioration des conditions de travail, l’arrêt de la politique de harcèlement moral, l’arrêt de la discrimination et des atteintes aux droits syndicaux.

Suite à la fermeture du site d’Aulnay, Poissy a récupéré le montage de la C3 alors que les chaînes de montage tournaient déjà à plein rendement. Avec 11 000 ouvriers en 2002, 280 véhicules sortaient chaque jour des chaînes. Aujourd’hui, 460 véhicules sont produit avec seulement 4470 ouvriers, dont 1800 intérimaires, qui font les 3X8. Malgré cela, les périodes chômage technique se multiplient. la nouvelle organisation du travail et l’accord de compétitivité en cours de signature par deux syndicats minoritaires FO et la CFTC dégraderont encore plus les conditions de vie et de travail des salarié-e-s .

Harcèlement moral

La direction n’a de cesse d’entraver les droits syndicaux du syndicat Sud Auto  : un local «  poubelle » attribué comme «  bureau  », panneau d’affichage derrière une porte loin de celui des autres syndicats, pas de dotation de matériel alors que cela est prévu dans la convention collective, changement de postes de travail des militants Sud ou mise au placard, retrait de leur outil de travail, «  traçage  » des militants syndicaux, envoi des agents de sécurité lors de distributions de tracts. Voilà le lot quotidien des syndicalistes Sud constaté par écrit par l’inspection du Travail.

À tel point que la cours d’appel de Versailles a condamné la direction de PSA Poissy pour harcèlement moral et discrimination syndicale en mai 2013. Depuis, rien n’a changé... Le directeur des ressources humaines (DRH) est toujours soutenu dans son management et ses méthodes d’un autre temps.

« La rage nous nourrit »

Première réponse de la Direction aux problèmes soulevés par les grévistes : tenter de les déloger par la force en essayant d’arracher banderoles et drapeaux avec l’équipe de sécurité, DRH en tête, suivie de nombreuses menaces en présence d’un huissier.

Grâce à l’obstination des grévistes et à la mobilisation du comité de soutien, des actions quasi-quotidiennes qui sont menées, une médiation a été ouverte avec le sous préfet des Yvelines et la Direction Départementale du Travail. Mais là encore, la direction de PSA fait la sourde oreille : contrainte de s’asseoir à la table de négociation, elle ne propose pour l’instant aux grévistes que départs «  volontaires  » ou des postes sous-qualifiés et reste sur le terrain de la répression plutôt que celui du dialogue. «  La rage nous nourrit  », disent les grévistes qui refusent de discuter sur de telles bases.
Objet d’une surveillance constante, les salarié-e-s de PSA Poissy expriment vaille que vaille leur solidarité et la mobilisation va en s’amplifiant.

Serge (AL Yvelines)

 
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