Réunion publique

« Quels combats contre le racisme ? » à Bruxelles, le 6 décembre




Ces dernières années, en Belgique comme partout en Occident, les exemples du racisme institutionnel ont été nombreux : Violences policières, islamophobie, discriminations, ou criminalisation des sans-papiers. Autant de faits dont la gauche majoritairement blanche, n’a pu prendre la mesure afin de mieux les combattre.
Alternative Libertaire Bruxelles vous invite à en débattre, avec Saïd Bouamama, et Nicolas Pasadena.

La progression du racisme institutionnel est affligeante, partout. Face à cela, la gauche institutionnelle est totalement absente. Ses réactions se limitant le plus souvent à un antiracisme moral condamnant les actes individuels mais refusant de voir la domination de race présente dans nos sociétés, reproduisant elle-même schèmes de pensée raciste hérités de la colonisation comme l’a montré le débat sur l’interdiction du voile en France ; ou adoptant une position paternaliste refusant aux populations racisées de mener leur combat légitime en toute autonomie.

Pourtant les luttes autonomes des racisés pour l’égalité et la justice ne manquent pas. Des Blacks Panthers à la marche pour l’égalité et contre le racisme, autant d’exemple de moments marquant du combat contre le racisme systémique.

A l’heure où, en Belgique, des ministres NV-A (Alliance néo-flamande) affirment publiquement « que l’immigration marocaine, congolaise ou algérienne ne constitue pas une valeur ajoutée pour la Belgique », à l’heure aussi où l’islamophobie s’affiche dans les journaux belges à l’image de l’histoire d’Assim Abassi, ou que la police assassine des afro-américains en toute impunité aux Etats-Unis, il est temps pour la gauche de prendre la mesure du racisme institutionnel.

Cette prise de conscience commence par le refus des schèmes racistes et colonialistes dans ses propres rangs et les postures universalistes. Celle-ci commence également par soutenir les luttes des racisé.e.s sans se substituer à celles-ci. Cet antiracisme doit également être un anticolonialisme parce que le système international, se basant toujours sur les inégalités établies par la colonisation, assoit la domination de l’occident tout en niant l’autodétermination des peuples colonisés.

Des oppressions multiples

Pour comprendre le racisme, il s’agit de l’appréhender de manière globale. En effet, il existe des situations de double ou de triple oppression (de race, de classe et de genre) qui s’entrecroisent afin de justifier les inégalités sociales. C’est à l’intersection de ces dominations que certains se positionnent afin de comprendre cette réalité multiple et les combattre.
Alors que les inégalités de classe s’accroissent de par les politiques capitalistes et néo-libérales en Belgique, le racisme sert de justificatif à l’exploitation toujours plus grande des racisé.e.s.

Comme l’affirme Said Bouamama, « toutes les analyses qui occultent les discriminations racistes ne peuvent que devenir aveugles à la réalité des quartiers populaires. Quand par peur de prononcer le mot « race » ou que par coquetterie intellectuelle on se contorsionne pour mentionner une telle inégalité sans la nommer et/ou sans vouloir la mesurer, on contribue objectivement à la reproduire. De même, toutes les analyses qui confondent les réactions à la violence systémique subie (pouvant bien sûr se tromper de cibles) et le racisme systémique et la violence massive qui en découlent, en amalgamant les deux sous le vocable de racisme, alimentent volontairement ou non (le résultat est le même) le racisme systémique. Qu’on le veuille ou non, la classe se vit aussi de manière racisée dans le capitalisme mondialisé contemporain. Reconnaître la réalité pour ce qu’elle est, est la première étape pour pouvoir la transformer. »

C’est de cette réalité que nous entendons appréhender l’antiracisme contemporain et ainsi transformer la société…

« Quels combats contre le racisme ? »
Samedi 6 décembre à 16h, à l’Université libre de Bruxelles.

Intervenants :
 Saïd Bouamama : Sociologue, militant, coauteur du livre Nique la France. Devoir d’insolence avec Saïddou, de Z.E.P.
 Nicolas Pasadena : Membre de la Commission antiracisme d’Alternative Libertaire France, auteur du texte « pas d’islamophobie au nom des idées libertaires ».

 
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