Camp antinucléaire : La dent Bure contre le capitalisme




Du 1er au 10 août s’est tenu le camp antiautoritaire, anticapitaliste et antinucléaire de Bure. Un aboutissement en termes d’organisation, et une étape importante de la mobilisation autour de la COP21.

L’intention du camp tenu à Bure début août, préparé depuis plus d’un an par des collectifs de toute la France, était de renforcer l’information et la lutte contre le projet d’enfouissement des déchets radioactifs (voir page de gauche), aux côtés de la résistance locale. Pari tenu, puisque avant et pendant le camp se sont tenues des rencontres entre opposants et habitants ou agriculteurs locaux, qui ont permis de dialoguer et de renverser le sentiment de résignation vis-à-vis d’un projet soi-disant bouclé. Des actions ont fait savoir à l’Andra (chargée de la gestion des déchets radioactifs) ou à la préfecture que le combat se réveillait.

Le camp se voulait aussi un espace de prise de recul. Contre-sommets, Zad, répression accrue des mouvements, situations des migrants, confusionnisme et infiltrations fascistes : des plénières ont côtoyé des ateliers plus concrets sur ces sujets et bien d’autres. S’il est difficile d’avoir certains débats à 300 et en peu de temps, ce qu’il en est sorti de plus pertinent devrait prochainement être partagé sous différentes formes (textes, émissions de radio). On verra alors si des perspectives nouvelles ont vu le jour. Une autre réussite du camp fut de rassembler cantines militantes, bibliothèques et cafés mobiles, ateliers vélo, équipes de traduction, de premiers secours ou de logistique avec tout le savoir-faire possible. À déplorer, l’absence criante de réflexion et de convergence sur le monde du travail (à part l’agriculture). Peu étonnante dans un tel camp, cette lacune se retrouve dans l’élaboration du contre-sommet de décembre à Paris, malgré la présence des syndicats.

Blocages concrets ou symboliques

La fréquentation a culminé à 700 lors de ces journées. Les luttes contre les grands projets inutiles et imposés (Zad, THT, LGV...) ont acté des convois et tracto-vélos pour converger vers le contre-sommet. Un processus international d’activistes autonomes s’est aussi poursuivi, et les étapes de Bure ou du Klimacamp (Rhénanie) sont en marge de ces rendez-vous, et dus à la frange la plus anticapitaliste. Quelques-uns des groupes d’activistes, regroupés sous le nom de CJA (Climate Justice Actions), ont pris en charge les ateliers et poursuivi la promotion et l’élaboration de leurs actions : Climate Games, blocages concrets ou symboliques contre les soutiens officiels de la COP, les lobbys industriels, les fausses solutions dont le nucléaire... Il en ressort un agenda d’actions toujours plus fourni et précis, mais aussi la volonté de poursuivre d’ici décembre la construction de convergences entre question du climat et politiques migratoires, répression, lutte anticapitaliste, avec un « cadrage » politique le plus radical et le plus social possible.

Mouchette (commission écologie)

 
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