Collectif Némésis : Le Limousin résiste à l’extrême droite

L’extrême droite s’implante au local y compris dans les territoires jusqu’à alors épargnés comme le Limousin, où RN et groupes fémonationalistes se rapprochent. C’est en s’appuyant sur les collectifs locaux qu’une riposte antiraciste pourra être proposée dans ces territoires ruraux.
En Limousin, l’extrême droite est longtemps restée résiduelle sur le plan électoral. Une action contre l’ouverture d’un Centre d’accueil de demandeurs d’asile (CADA) avait permis de mesurer ses forces militantes : dix militants de l’Action française et autant de Zemmouristes, tous très jeunes. Mais, coup de tonnerre en Creuse : c’est un député Ciottiste qui s’est fait élire avec le soutien du Rassemblement national (RN) en juillet dernier. Ces progrès électoraux récents ont donné des ailes au RN qui tente de transformer ces succès en implantation militante, avec les municipales en perspective.
Ce n’est donc pas par hasard qu’en janvier et février des initiatives du RN étaient prévues sur les trois départements de la région. En Corrèze, à Uzerche où 50 manifestants pour l’expulsion d’une famille sous obligation de quitter le territoire français (OQTF) a provoqué une belle réaction unitaire et vigoureuse avec 300 contre-manifestantes. Près de Guéret en Creuse et à Limoges, en Haute-Vienne, le RN organisait des rencontres avec Némésis, le collectif « féministe » des fachottes. La mobilisation rapide a fait reculer le RN qui a préféré annuler les deux rencontres. Néanmoins, la mobilisation a été maintenue et une centaine de manifestantes se sont réunies à Guéret devant la salle fermée.
Associations et syndicats ont promis de construire un Collectif antifa 23, avec le soutien des différentes forces politiques de gauche. Une telle structure existe déjà à Limoges où 200 personnes se sont aussi retrouvées malgré l’annulation. À l’heure où l’ancien chef des jeunes du FN de Corrèze est condamné à cinq ans de prison dans le procès d’un groupe néo-nazi, il y urgence à s’organiser. Lors de la venue d’Éric Zemmour à Limoges pour dédicacer son livre, l’UCL s’est retrouvée bien seule à tenter de bloquer l’accès face aux flics largement déployés…
Repenser l’antifascisme rural
Pour l’UCL Limousin, ces collectifs départementaux peuvent être utiles en fédérant très largement mais ils ont le défaut de leur lourdeur. Des collectifs de proximité dans ces départementaux ultra-ruraux seraient plus appropriés pour mobiliser non seulement des « sigles d’organisations » mais également des personnes physiques. À ce jour, la tentative de créer un tel collectif au cœur du Limousin sur le Plateau de Millevaches est malheureusement en panne. La coordination de tels groupes locaux serait pourtant plus efficace que la gestion au niveau des départements par des organisations qui peinent à travailler ensemble avec les enjeux politiciens qui déchirent la gauche officielle.
Jean-Yves (UCL Limousin)






