Contre le libre échangisme : il faut socialiser l’économie




L’idéologie du libre-échangisme est fortement contestée à la faveur de la crise, et c’est tant mieux. Depuis quinze ans, les règles commerciales et la mondialisation capitaliste ont permis, pour l’enrichissement d’une élite possédante, le nivellement social par le bas, la délocalisation des industries, la multiplication des transports de marchandises d’un bout à l’autre de la planète… provoquant une catastrophe sociale et écologique.

Oui il faut relocaliser les industries, les sites productifs, donc réduire les temps de transport et permettre l’embauche. En bref : reprendre le contrôle de l’économie.

Mais comment ? Renforcer les barrières douanières hexagonales ou européennes (ce qu’on nomme aujourd’hui « démondialisation » ou protectionnisme) sera bien insuffisant pour reprendre ce contrôle. La preuve, c’est que le problème du chômage et de la désindustrialisation existaient déjà avant la mondialisation capitaliste. Quant à nationaliser les banques, c’est de l’esbroufe. Cela a toujours consisté – en 1945 comme en 1982 – à les renflouer avec de l’argent public avant de les rendre au privé.

L’expropriation des capitalistes, c’est la seule voie pour reprendre notre destin d’entre leurs mains. Ce n’est qu’en socialisant les entreprises et l’économie en général que nous pourrons localiser les sites productifs au mieux, produire ce qui est socialement utile et écologiquement viable, garantir un emploi pour toutes et tous.

Dans chaque région du monde, il appartient aux travailleuses et aux travailleurs de reprendre les rênes de l’économie pour ne pas laisser le capitalisme les asservir et détruire la planète.

[*Antidote à la mémoire courte*]

Historiquement, tous les progrès sociaux ont été gagnés par la lutte collective ; que le gouvernement soit de droite ou de gauche n’a rien changé. La preuve :

MARS-AVRIL 1919 Effrayée par la possibilité d’une révolution en France, la droite fait voter la réduction du temps de travail à 48 heures/semaine.

JUIN 1936 La grande vague de grèves qui secoue toute la France obtient de nombreuses hausses de salaires, des droits syndicaux et la création des congés payés. Le patronat et le gouvernement dit de « Front populaire » (PS-PCF-centristes), effrayés, s’efforcent de faire reprendre le travail au plus vite.

MAI 1968 La plus importante grève générale qu’ait traversé le pays oblige patronat et pouvoir gaulliste à concéder de nombreuses avancées sociales.Le PCF freine le mouvement avant qu’il prenne un tour révolutionnaire.

MAI 1981 Un gouvernement PS-PCF arrive au pouvoir. Mis en confiance, le mouvement social est comme paralysé. La régression sociale commence.

MAI 1997 Le gouvernement Jospin, dit de « Gauche plurielle » (PS dont Mélenchon + PCF + Verts + Chevènement) trahit toutes ses promesses, expulse les sans-papiers et privatise à tout va.

MAI 2003 Des grèves éclatent pour lutter contre la casse des retraites par François Fillon. La réforme mise en œuvre est le fruit d’un accord européen cosigné en mars 2002 à Barcelone par Jospin (PS) et Chirac (UMP), qui prévoit d’« augmenter progressivement d’environ cinq ans l’âge moyen effectif auquel cesse, dans l’Union européenne, l’activité professionnelle ».

2003 Au Brésil, la gauche arrive au pouvoir avec Lula. Comme en 1981 en France, le mouvement social est anesthésié. Répression contre les paysans pauvres, casse des retraites, boom de l’agrobusiness et des OGM.

Nous ne sommes pas responsables de la crise de la dette : nous n’avons pas à la payer. Or, quel que soit le prochain président de la République, il appliquera un programme d’austérité drastique pour plaire aux marchés financiers. Nous sommes la « gauche de la rue », n’attendons rien des urnes et organisons la riposte !

 
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