Éducation nationale : Tuto pour une grève victorieuse

Un camarade de l’UCL a animé une grève victorieuse d’un mois dans son collège. Retour sur cette expérience.
Dès la rentrée scolaire un climat de travail austère est présent, le manque d’organisation et l’autorité de la direction saute aux yeux. Facilité par une posture d’écoute, le désarroi et la fatigue des collègues s’expriment très rapidement en salle du personnel. Ce travail de recueillement est central afin de faire du lien entre les différentes situations. Dans un collège où les collègues sont très éloignées de la politique, le passage de la souffrance individuelle à la prise de conscience d’un problème structurel permet de poser la première pierre d’un collectif de lutte.
Les mois passent, mais les collègues n’osent toujours pas rentrer dans un rapport de force malgré la fatigue et l’impuissance qui s’installent. En assemblée générale, un camarade de l’UCL raconte comment la lutte dans un autre collège où il travaille a réussi à faire sauter une direction. L’optimisme renaît alors. Quelques semaines plus tard, un nouvel événement autoritaire survient, c’est la goutte d’eau. Ce coup-ci nous sommes prêtes et prêts. Une heure d’info syndicale est organisée et la grève est votée à 80 % des titulaires avec une seule revendication : le départ du chef ! C’est ainsi parti pour un mois de grève reconductible.
Trois syndicats soutiennent la lutte : la FSU, la CGT Éduc’Action et SUD Éducation, cela permet d’avoir des aides matérielles (financières ou mégaphone), des soutiens lors des réunions avec le rectorat et des conseils pour mener la lutte. En plus de ce précieux soutien, il est essentiel que la lutte soit portée par les personnes concernées. En tant que communistes libertaires, nous poussons pour que les luttes soient autogérées. Ainsi, des assemblés générales sont organisées quotidiennement pour décider des actions à mener. Il est alors important que chacune et chacun puisse s’investir dans la lutte afin de garder le collectif fort. On aura donc des créations de BD, des banderoles, des tracts, des rencontres avec les parents, des prises de paroles en manif…
Les jours de grève défilent et la question financière devient de plus en plus réelle. Heureusement, dès les premières assemblées générales une caisse de grève est créée et l’intersyndicale apporte un important soutient financier. Ce qui nous permet de tenir un mois. Face à la multiplication des articles dans la presse, à la colère légitime des parents vis à vis du manque d’enseignement et à la détermination toujours aussi forte, le rectorat annonce le départ du principal ! C’est la victoire !
Cependant, cette victoire est aussi douloureuse, un mois de grève c’est aussi un mois de stress et de profonde fatigue, qui entraîna de nombreux arrêts après la lutte. Lorsque la souffrance risque de faire échouer une lutte, ce qui nous fait tenir c’est le collectif et pour la révolution c’est pareil ! Alors « groupons-nous, et demain... »
L.





