Face à la crise énergétique et climatique, trois révolutions sont nécessaires




Pour réduire l’impact écologique de l’activité humaine et permettre le développement des pays du Sud, trois révolutions doivent être menés : dans les modes de production, dans les modes de consommation et dans les échanges. Mais on ne pourra les mener que contre le système capitaliste et l’économie de marché !

Tract anti-EPR

Avec le vieillissement des centrales nucléaires en activité et les risques climatiques (Blaye-1999, canicule-2003), le risque d’accident majeur augemente. Les déchets radioactifs s’accumulent pour des milliers d’années.

Avec la privatisation, les multinationales sont prêtes à confisquer ce secteur pour leurs profits. Sarkozy et Bayrou attendent le moment opportun pour livrer EDF aux capitalistes. Quant à Royal, elle suivra le programme de privatisation inauguré par Jospin. Les mêmes imaginent construire des milliers de réacteurs pour résoudre les crises énergétiques et climatiques. Seulement à ce train-là, les réserves mondiales d’uranium ne tiendraient pas dix ans.

Tous secteurs confondus, si chaque pays avait un niveau de production et de consommation équivalent à celui de l’Union européenne, trois planètes Terre seraient nécessaires pour vivre ! Le modèle économique des pays du Nord n’est donc pas transposable dans les pays du Sud : les capacités de la planète en seraient épuisées.

Cette course au développement, qui est aussi une course au contrôle de ressources en raréfaction, présente deux risques : la destruction de l’écosystème et la montée des guerres impérialistes.

Les capitalistes n’ont pas de solution

Face à ce péril, le concept de « développement durable » est un lapin que les partis UMP-UDF-PS sortent de leurs chapeaux. S’ils suivent cette doctrine c’est bien parce qu’elle concilie l’écologie aux exigences du capitalisme. Tous ont signé le pacte hyperconsensuel de Nicolas Hulot. Grâce à eux, Total, la Cogema ou STMicroelectronics continueront de promouvoir des actions de « développement durable ». Mais le capitalisme est incapable d’enrayer les changements climatiques car sa logique intrinsèque le pousse à une fuite en avant suicidaire. Face à cela, l’écologie politique est un outil qui pourrait bien ébranler le système.

Pour Alternative libertaire, cette idée implique une triple révolution des modes de production, d’échange et de consommation :

Une révolution dans les échanges

La mondialisation a développé la délocalisation des lieux de productions et leur éloignement des lieux de distribution. Le secteur des transports est ainsi devenu le principal émetteur de gaz à effet de serre. La remise en cause de la mondialisation capitaliste a donc également une motivation écologique fondamentale : il n’y aura pas de réduction de ces gaz sans remise en cause de l’actuelle division internationale du travail, relocalisation des productions et autonomie économique des différentes régions du monde.

Une révolution dans les modes de consommation

La sortie du consumérisme implique une redistribution des richesses satisfaisant les besoins sociaux et culturels des populations. Cette logique est à l’opposé du productivisme actuel. Il en va ainsi de la production de biens matériels durables, de la sobriété des besoins collectifs en termes de transports (transport collectif, rail…), d’habitat, et d’économies d’énergie. Notre objectif est une révolution dans les modes de vie : une diminution de la consommation de produits matériels, mais un enrichissement de la vie sociale et culturelle.

Une révolution dans les modes de production

La question de l’énergie est au centre de ce débat. Face aux libéraux, qui cherchent à privatiser, la mobilisation massive de la population et des salarié-e-s de l’énergie pourrait renverser la vapeur. La lutte pour un service public de l’énergie et son autogestion est complémentaire de la sortie du nucléaire et d’un programme massif de développement des énergies renouvelables. L’argent de la recherche nucléaire permettrait la réfection du parc hydroélectrique (25 % des barrages présentent des risques de rupture). La recherche et le développement des énergies propres (comme la géothermie, la méthanisation des déchets organiques, des productions solaires et éoliennes), s’en trouveraient considérablement accéléré. De même, la recherche constante de l’efficacité énergétique, le progrès du recyclage, la production propre, la construction écologique, les économies d’eau sont autant d’innovations qui pourraient devenir des obligations intégrées aux processus de production.

 
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