Face aux fascistes au pouvoir, solidarité internationale




Dimanche 25 septembre, les élections législatives en Italie donnent à la coalition de droite et d’extrême droite (coalition d’union des droites libérales, conservatrices et réactionnaires) 44% des suffrages exprimés. Parmi eux, le parti « Fratelli d’Italia », descendant direct du fascisme mussolinien, a obtenu 26% des suffrages.

Deux semaines auparavant, c’est en Suède qu’une coalition de partis de droite avec le parti des « Démocrates de Suède », affilié historiquement au néo-nazisme, a remporté les élections. Ces deux résultats portent à 5 (avec la Hongrie, la Pologne, et la Slovaquie) les pays dirigés ou co-dirigés par l’extrême droite en Europe.

Les libéraux à l’avant-garde des fachos

Dans ces deux pays, l’arrivée au pouvoir de partis ouvertement fascistes est en premier lieu dû à l’alliance de la droite libérale et conservatrice avec ces mouvements. C’est encore une fois la démonstration qu’en temps de crise ou de risque d’instabilité, les forces politiques représentantes des intérêts et de la morale bourgeoises n’ont aucun problème à s’appuyer sur les fascistes pour regagner ou conserver le pouvoir.

Cette responsabilité directe se double avec une responsabilité écrasante de l’ensemble des forces politiques qui, au pouvoir, appliquent les politiques économiques néolibérales. En Italie, ce sont tous les partis de gouvernements, à commencer par le Parti Démocrate (centre gauche), qui depuis plus de 10 ans, détruisent les protections sociales, et le Mouvement 5 Étoiles qui s’est pourtant construit sur une image antisystème.

En Suède, les sociaux-démocrates ont méthodiquement affaibli le droit du travail et les protections de l’État Providence, et derrière les chiffres d’une économie florissante, les inégalités socio-économiques se sont durablement creusées. Surtout, ces forces politiques n’ont pas hésité à jouer sur les peurs agitées par l’extrême droite, en reprenant sa politique ou en allant dans le sens de sa rhétorique, au mépris des celles et ceux qui vont aujourd’hui subir plus que tout la politique sexiste, raciste et LGBTIphobe des fascistes.

Appel à l’unification du front antifasciste

Ces deux nouveaux coups de semonces viennent en France nous rappeler la réalité de l’avancée de l’extrême droite. Alors que plus de 90 députés d’extrême droite siègent à l’Assemblée, que le gouvernement macroniste annonce sa volonté de poursuivre sa politique antisociale d’une part, tout en renforçant une politique anti-immigration raciste de l’autre, alors même que la violence policière se déchaîne et que les classes populaires souffrent de la dégradation de leur niveau de vie, le camp antifasciste a besoin tout à la fois d’unité et de clarté.

L’unité de l’ensemble des composantes qui se revendiquent de l’antifascisme est indispensable, car c’est le seul moyen de pouvoir opposer une force et un impact politique conséquents face à la déferlante de l’extrême droite.

Mais cette unité doit se faire nécessairement sur des positions claires, celles d’une opposition sans ambiguïté aux politiques antisociales, aux actes racistes, sexistes, homophobes. Il ne peut y avoir d’unité préalable avec des organisations ou des dirigeants qui cautionnent ou portent des actes allant dans ce sens, au mépris des positions qu’elles sont censées défendre.

Les élections italiennes et suédoises le démontrent encore : le fascisme se nourrit avec vigueur des trahisons et des abandons de la gauche institutionnelle et électoraliste.

Hier aujourd’hui et demain, solidarité avec les victimes du fascisme

Aujourd’hui, nous réaffirmons que notre antifascisme ne connaît pas de frontière, et nos pensées vont solidairement vers toutes les personnes racisées, et toutes les travailleurs et travailleuses d’Italie, de Suède, qui risquent fort de subir prochainement une vague de politiques régressives, antisociales et un déferlement de violences. Plus largement, l’UCL réaffirme sa solidarité avec celles et ceux qui subissent les politiques réactionnaires, nationalistes, racistes et sexistes des régimes d’extrême droite et autoritaire, en Russie, en Inde, au Brésil, ou actuellement en Iran. Cette solidarité, nous la mettons en œuvre en France, dans les différents rassemblements en soutien aux manifestations iraniennes, en défendant le droit à l’avortement le 28 septembre, nos conditions de travail le 29, ou en participant aux manifestations antiraciste et anticoloniales du 15 octobre prochain.

Aujourd’hui, comme hier, No pasarán
Siamo Tutti Antifascisti

Union communiste libertaire, le 13 octobre 2022

 
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