Fralib : L’Éléphant n’est pas sans défense




L’usine Fralib de Gémenos produit du thé et des infusions commercialisés sous les marques Lipton et Elephant par Unilever. Le géant de l’agro-alimentaire ne s’attendait pas à une telle résistance, quand il a annoncé en 2010 la fermeture de l’usine. Avec détermination, les salarié-e-s ont imposé un projet alternatif au licenciement.

Le 24 juin, les travailleuses et les travailleurs de Fralib unis dans une intersyndicale CGT-CGC sont entrés dans leur 1000e jour de lutte contre la multinationale Unilever.Les Fralibs ont obtenu que les bâtiments et les terrains de l’usine soient rachetés par la Communauté urbaine de Marseille. La multinationale Unilever a été obligée de céder l’ensemble de l’outil industriel pour l’euro symbolique, alors qu’à l’origine elle voulait transférer les machines vers d’autres sites européens lui appartenant. Le projet alternatif est devenu une réalité avec la création d’une Scop : la Société coopérative ouvrière provençale de Thés et Infusions (Scop T.I).

Plus de salaire depuis 6 mois

Sur le terrain juridique les Fralibs remportent une nouvelle victoire le 28 février, avec l’annulation par la cour d’appel d’Aix du troisième plan social et des licenciements. Le chemin parcouru est impressionnant mais il reste beaucoup à faire. Pour que l’activité redémarre dans de bonnes conditions, les Fralibs exigent qu’Unilever cède à la Scop la marque Éléphant et lui sous-traite les volumes nécessaires pendant 5 ans. Ce que refuse catégoriquement la multinationale alors que ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de profit.

Par esprit de vengeance, par peur qu’en cas de victoire cette lutte ne fasse tâche d’huile, elle s’acharne contre les Fralibs. Au lieu de lancer une 4e procédure de plan social, elle se pourvoit en cassation et ne verse plus aucun salaire depuis le 31 mars. Elle espère ainsi étrangler financièrement les ouvrières et ouvriers, mais la solidarité leur permet de tenir et de contre-attaquer. Leurs avocats demandent que la justice fixe une astreinte de 3000 euros par jour et par salarié-e-s tant qu’une nouvelle procédure n’aura pas été lancée.
trente boîtes

Au Carrefour des luttes

Malgré leur courage et leur ténacité le rapport de forces n’est pas suffisant pour faire plier ce géant qui a fait 51,3 milliards de chiffre d’affaire mondial en 2012. Pour gagner, il faut passer à un niveau supérieur, les Fralibs en sont conscients, c’est dans ce but que le 28 juin s’est tenu à leur initiative un «  Carrefour des luttes  ». Les délégations, essentiellement CGT, d’une trentaine d’entreprises confrontées à des licenciements et à des fermetures, se sont retrouvées à Gémenos pour échanger leurs expériences, parler des perspectives, partager leurs espoirs. Il a été question de convergence des luttes, de défense du potentiel industriel national, de riposte de classe, de réappropriation des moyens de productions, etc...
Unilever peut être sûr d’une chose, il n’en a pas fini avec les Fralibs !

Hervé (AL Marseille)

 
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