Gouvernement PS-EELV : La grande illusion écologique




Le gouvernement n’en finit pas d’enchaîner les effets d’annonces et les marches arrières concernant la politique énergétique. Des renoncements concernant le nucléaire et les gaz de schiste à l’indigence des décisions prises, le gouvernement se conforte dans une logique d’accompagnement du système capitaliste.

François Hollande et Cécile Duflot sont les dignes héritiers de la défunte Gauche plurielle. Les fidèles peuvent toujours s’enorgueillir que le gouvernement a tenu une promesse de la campagne présidentielle, à savoir organiser une conférence gouvernementale avec cinq tables rondes sur l’écologie. Pourtant, le duo gestionnaire écolo-socialiste continue de louvoyer entre des effets d’annonces contradictoires censés rassurer aussi bien le lobby industriel que les électeurs écologistes. Le spectacle peut continuer et de toute manière, la messe était écrite dès l’accord électoral PS – EELV de l’année dernière : en échange de l’abandon des promesses électorales de la candidate écologiste, EELV gagnait un groupe parlementaire et des maroquins ministériels. Elle osait néanmoins déclarer : « nous ne céderons pas sur le nucléaire et sur Notre-Dames-des-Landes ».

Et nous y voilà : la construction de l’aéroport nantais est confirmée et l’abandon du nucléaire n’est pas au rendez-vous. Certes, la fermeture de la centrale de Fessenheim est prévue fin 2016.

Mais aucun des travaux fortement recommandé par l’Agence de sécurité nucléaire (ASN) dès 2013 ne sont annoncés : soit ils ne sont pas prévus au programme et le gouvernement écolo-socialiste prend un risque industriel énorme, soit on s’apprête à dépenser en pure perte pour seulement trois ans de fonctionnement.

[*Un mixte énergétique anti-écologique*]

Bien sûr, un magnifique et assourdissant silence radio est observé sur l’avenir de la filière : conserver un mixte énergétique comprenant le maintien de l’énergie nucléaire implique soit de prolonger la durée de vie des centrales actuelles, avec des risques induits accrus, soit d’en construire de nouvelles. La même logique du mixte énergétique est poursuivie concernant le pétrole. Quelques mesurettes fiscales et l’annulation de sept permis exploratoires de gaz de schiste sont adoptés mais les centrales thermiques sont conservées. En 2011, 64 demandes de permis exploratoires étaient dénombrées en France, le gouvernement précédant en avait déjà annulé trois… À 18 mois des élections locales partielles, il s’agissaitt surtout d’une décision de circonstance. Mais que deviennent les 54 autres ? De plus, rappelons-nous le limogeage de l’ancienne ministre socialiste de l’Ecologie qui avait osé s’opposer à un projet de forage en Guyane, à présent opérationnel depuis juillet 2012.

[*Une politique de développement durable*]

Autre effet d’annonce, le gouvernement promet de belles mesures dans la rénovation thermique des bâtiments en faisant vibrer la corde sociale. En effet, ces mesures devaient être financées par le doublement du plafond des livrets d’épargne, une partie de la plus-value bancaire devant être reversé au profit de la politique énergétique du gouvernement. Mais si le Livret du développement durable (LDD) sera bien doublé dès le 1er octobre, le livret A sera seulement augmenté de 25%. Dernière exemple de cette hypocrite politique de louvoyage : l’agriculture biologique. Le gouvernement promet de favoriser son développement mais valide la directive européenne ad-hoc qui, en définissant de nouvelles normes, permet au lobby agroindustriel de détourner le label. Pathétique. L’article ne suffirait pas à décrire de manière exhaustive tous les effets d’annonce et de contre décisions du gouvernement. Le pouvoir écolo-socialiste est, comme son acte fondateur, hypocrite et schizophrène, et il n’apparaît aucune cohérence écologique et sociale. Le gouvernement ne fait qu’accompagner le système capitaliste, dans sa transformation en développement durable, afin de le perpétuer.

Commission Ecologie d’AL

 
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