Justice de classe : Un ouvrier sacrifié pour l’exemple à Daewoo




Kamel Belkadi, un des animateurs de la lutte de l’hiver 2003-2004 contre la fermeture de l’usine Daewoo à Mont-Saint-Martin (54), a été condamné à de la prison ferme.

Le 23 janvier dernier, l’usine Daewoo de Mont-Saint-Martin (54) disparaissait dans un incendie volontaire, et avec elle le " trésor de guerre " - 40 000 tubes cathodiques - des ouvriers alors en lutte contre la fermeture du site. Cet incendie entraînait la mise en liquidation judiciaire de l’entreprise, le licenciement de 550 salariés… et la fin d’un conflit social qui durait depuis deux mois.

Il est évident que cet incendie a profité aux patrons et non aux ouvriers en lutte. Pourtant, cinq militant(e)s étaient aussitôt placé(e)s en garde à vue, dont Isabelle Banny, secrétaire de l’union locale CGT de Longwy, et Kamel Belkadi, un des animateurs de la lutte. Ce dernier devait par la suite être mis en examen avec un autre ouvrier. Le mercredi 13 octobre 2004, le Tribunal correctionnel de Briey a condamné Kamel à trois ans de prison dont 18 mois fermes, et 30 000 euros d’amende. Il a aussitôt fait appel.

Le communiqué de l’UL-CGT est clair :

« Alors qu’il ressort des audiences des 2 et 3 septembre dernier qu’il n’y a aucun élément matériel démontrant la culpabilité de Kamel, que le témoin “clé” de l’accusation a été particulièrement incohérent et contradictoire dans ses déclarations à la barre du Tribunal et qu’enfin Maître Behr a démontré sans équivoque qu’aucun élément de l’accusation ne tenait la route, nous nous interrogeons sur les motivations qu’a pu développer le tribunal pour condamner Kamel.

Une chose est sûre, c’est que la justice n’a pas tenu compte des trois témoins qui certifient formellement que Kamel était bien au poste de garde à partir de 20h et ce jusqu’au moment où l’incendie s’est déclaré… c’est à dire que Kamel ne pouvait pas matériellement être l’auteur de l’incendie criminel. […]
L’Union locale CGT de Longwy dénonce avec force ce jugement qui vise à faire porter le chapeau de l’incendie à un travailleur qui s’est battu pour défendre ses intérêts et ceux de ses camarades de travail, mais qui vise également à discréditer l’UL-CGT de Longwy et les militants qui s’inscrivent dans une démarche de lutte de classe qui dérange le pouvoir et le patronat. […] Il fallait un coupable, la justice a condamné un innocent !

L’UL CGT Longwy ne restera pas sans réagir face à l’ignominie et prépare d’ores et déjà la riposte tant sur le plan de la mobilisation que sur le plan juridique. »

 
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