La Poste : Les grévistes ne doivent pas rester isolés




40% de grévistes à la Poste le 23 septembre, c’est un succès. À présent l’action doit durer. Prochaine étape : la création de comités d’usagères et d’usagers.

Le 23 septembre 5 fédérations syndicales de la Poste (Sud, CGT, FO, CFDT et CFTC) appelaient à la grève contre le projet de privatisation. Cela faisait longtemps qu’il n’y avait pas eu une telle unité, mais le sujet était suffisamment important pour fédérer la majorité des forces syndicales.

Si l’unité est là, le discours des organisations syndicales n’est pourtant pas le même. Sud, CGT et FO restent clairement sur le mot d’ordre du refus de la privatisation. Du côté de la CFDT, c’est plus flou. Les différents interviews et communiqués de presse montrent qu’elle est là pour réclamer des garanties pour le service public, plutôt que sur un refus clair et net de l’ouverture du capital.

En tout état de cause la mobilisation et le travail de terrain ont payé. Presque 40 % des postières et des postiers étaient en grève. Un chiffre à comparer avec les grèves habituelles qui tournent souvent autour de 15 ou 20 %. De même le nombre de manifestantes et de manifestants dans la rue a été relativement important. Dans certaines villes, quatre fois plus qu’habituellement. C’est donc plutôt bon – même si on pouvait espérer dépasser les 50 % – et cela peut donner une bonne assise pour les actions futures.

Car pour les salarié-e-s, c’est bien la suite de l’action qui compte. Il faudra pour cela que l’ensemble des syndicats continuent le front unitaire, et que certains profitent du moindre prétexte pour quitter l’intersyndicale.

Vers des comités d’usagères et d’usagers

Le premier enjeu est de déterminer les actions futures. La lutte ne peut être menée que sur la durée puisque le projet de loi ne sera présenté que dans le premier trimestre 2009. C’est dans ce sens qu’est allée l’intersyndicale malgré les réticences de la CFDT à vouloir organiser des mouvements mêlant usagères, usagers et postiers. Des actions nationales devraient être programmées avant le 30 novembre. C’est en effet à cette date que sera rendu le rapport de la commission Ailleret initié par Sarkozy. Ce type de commission n’est pas nouveau et ressemble ce que le gouvernement avait initié pour étudier la réforme de France 2 et qui avait avalisé les projets du gouvernement sans rien modifier. Les appréciations syndicales sur ce sujet sont encore différentes avec, une nouvelle fois, une CFDT qui semble la voir d’un œil bienveillant a priori. Pourtant, c’est clairement une énième escroquerie du gouvernement qui se sent en difficulté par rapport au projet de privatisation.

Dans ce cadre, Alternative libertaire sera au côté des salarié-e-s dans l’entreprise mais aussi dans la rue, que cela soit dans les manifestations d’usagères, d’usagers et de postiers, et dans les comités locaux là où ils se créent.

Germinal de Sousa (AL Orléans)

 
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