Mobilisations : Combattre les crimes policiers




Le samedi 20 mars à Paris a eu lieu une manifestation « Tous unis contre les crimes policiers, Stop à l’impunité » pour rappeler qu’aujourd’hui comme hier, la police tue dans la plus grande impunité.

Rien qu’en 2012, dix-huit décès dus à des interventions policières ont été recensés en métropole, sans oublier bien sûr les nombreuses et nombreux bléssés lors d’interpellations ou lors de détentions provisoires. Cent cinquante personnes ont ainsi manifesté-e-s pour la mémoire de ces victimes et pour que justice soit faite.

Regroupant familles, collectifs de soutien, le Mouvement de l’immigration et des banlieues (MIB), le collectif anti-négrophobie et des militantes et militants d’extrême-gauche et libertaires, cette mobilisation a été l’occasion pour les familles et les proches des victimes de prendre la parole, d’exprimer leur colère face à des crimes qui restent le plus souvent impunis, et de scander des slogans radicaux contre la police et la justice bourgeoise.
Cela a aussi permis de rappeler que cette violence est omniprésente pour une partie de la population aujourd’hui. Même si la stigmatisation touche en majorité des jeunes du fait de leurs origines ou de leur lieu de résidence, représentés comme systématiquement coupables et délinquants, de nombreux crimes comme celui d’Ali Ziri (69 ans), tué à Argenteuil ou de Mahamadou Marega à Colombes montrent que la violence de l’état augmente ces dernières années. L’État garde sous contrôle policier une partie de la population qu’il juge inapte à s’insérer dans le modèle capitaliste, processus parfois appelé « ségrégation endocoloniale » [1], par des critères racistes et déterministes.

L’ordre local et le capitalisme sécuritaire

L’actualité est malheureusement aussi tragique à l’étranger. De l’autre côté de l’atlantique, le 13 mars, le jeune Kimani Gray, 16 ans, était abattu de 11 balles par deux policiers à Brooklyn suite à un refus de contrôle. Pendant ce temps à Montréal, la police réprimait durement une manifestation... contre les violences policières, faisant l’usage d’armes non-létales provoquant bléssé-e-s et plus de 250 arrestations. On pourrait faire une liste des personnes victimes de crimes policiers dans le monde chaque jour, mais ce serait trop long, ou même parler des personnes qui meurent dans les taules et autres centres de rétentions dans des conditions similaires ici et ailleurs chaque année.

L’histoire se répète toujours et encore

En France, quelques jours après la manifestation, l’histoire se répétait dans le Pas-de-Calais où une unité de la Bac tuait un jeune homme. La victime ayant résisté à son interpellation, les « forces de l’ordre » lui ont tiré dessus à plusieurs reprises dans le thorax et l’abdomen, le tuant sur le coup. Encore une fois le discours médiatico-judiciaire fut celui du cliché du délinquant agressif s’en prenant à des flics en « légitime défense »...

Il est important de se regrouper pour que cela cesse, pour que la police arrête de se croire toute puissante par son armement (létal ou non), ses usages de techniques de torture et son paratonnerre judiciaire sous couvert de légalité et de légitimité étatique. Le harcèlement quotidien des habitant-e-s des quartiers populaires ne se fera que par l’organisation dans les lieux d’habitation, par une solidarité sans faille et par une riposte quand elle est nécessaire.

Pas de justice, pas de paix !

Vince (CAL Paris Nord Est)

[1Voir Mathieu Rigouste, La Domination policière, La fabrique, 2013.

 
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