Nancy : Une librairie facho de moins !

Une très bonne nouvelle pour Nancy et alentours : la librairie d’extrême droite Les Deux Cités a fermé ses portes ! Ouverte à la rentrée 2020, cette libraire, qui se voulait « conservatrice et indépendante », était rapidement devenu un point de rendez-vous pour les mouvements locaux de l’extrême droite. Retour sur l’action collective qui a été déterminante dans cette fermeture.
En quatre ans d’existence, et derrière une vitrine confuse mêlant littérature régionaliste et conservatrice au milieu de produits locaux, les fondateurs des Deux Cités, Sylvain Durain et Alexis Forget, ont nourri les rayons de toute la diversité des sensibilités de l’extrême droite : catholicisme intégriste, antisémitisme, royalisme, nationalisme, nazis, masculinisme, complotisme, etc.
Un lieu de convergence de l’extrême droite locale
Le lieu accueillait régulièrement les réunions de l’Action française ; il était également prisé des anciens militants de Génération Identitaire ou encore du GUD.
Par le biais de présentations de livres, les deux associés contribuaient au développement d’un réseau de médias d’extrême droite (comme la revue L’Incorrect ou Radio Lorraine Enragée). La librairie recevait aussi des figures proches d’Alain Soral et du site Égalité et réconciliation, comme le conspirationniste Pierre Hillard ou encore des personnalités liées à Civitas.
Le projet de la librairie s’inscrivait dans la fameuse « union des droites » défendue par le camp de Marion Maréchal et d’Éric Zemmour. Toutefois, depuis l’accueil de ce dernier en avril 2023, le lieu avait perdu de son dynamisme.
Dès son ouverture, une inter-organisation large mêlant associations locales, milieu de la culture, syndicats et organisations politiques se constitue, au rang de laquelle l’UCL Nancy figure en bonne place. Elle est à l’origine d’une campagne d’information avec conférence de presse, tractages et collages ainsi que de l’organisation de manifestations. Chaque déambulation voit son parcours passer devant Les Deux Cités pour réclamer sa fermeture. La librairie a subit plusieurs dégradations, dont la dernière, lors du 1er mai 2024, est centrée sur sa vitrine ; cette dernière n’a depuis jamais été réparée.
Une mobilisation diversifiée et payante
Le travail de terrain des militantes et militants a porté ses fruits, notamment l’analyse par les camarades féministes de la dimension patriarcale centrale mise en avant par la maison d’édition du Verbe Haut de Sylvain Durain. En outre, la redynamisation du Bloc antifasciste Nancy [1] en 2021 et son travail de veille [2], conjuguée à la mise en place depuis 2022 d’assemblées antifascistes, a permis de mettre localement en minorité l’extrême droite et de visibiliser la lutte contre toutes les discriminations. « Nancy est antifa ! », ça se voit sur les murs, ça s’entend dans les manifs : la mobilisation populaire, avec sa diversité de tactiques, a démontré que ça a un vrai impact politique sur la ville !
Un lieu fasciste qui ferme, c’est une opportunité pour notre camp social de réaffirmer ses valeurs de solidarité avec toutes les personnes minorisées. C’est aussi une occasion de démontrer la puissance que peut avoir l’organisation collective. Aussi, le groupe UCL de Nancy appelle à renforcer les associations de lutte contre les oppressions spécifiques, les syndicats de lutte et de transformation sociale et les assemblées antifascistes.
UCL Nancy





