Nécrologie : Catherine Ribeiro (1941-2024), une chanteuse libertaire s’en est allée

Pour beaucoup, le nom de Catherine Ribeiro n’évoque absolument rien. Mais pour certaines, c’est le cœur gros que nous avons appris, le 23 août, le décès de celle qui restera une figure majeure de la chanson francophone. Engagée, Catherine Ribeiro l’a toujours été.
Dans les années 1960, elle est, en pleine période yé-yé, une jeune chanteuse à succès. Elle figure à ce titre en 1966 sur la célèbre photo de Jean-Marie Périer pour le magazine Salut les copains, image la plus iconique de la chanson populaire de ces années-là. Mais Catherine Ribeiro se sent à l’étroit dans le statut de chanteuse pop et rêve de plus de liberté.
Elle s’engage à la fin des années 1960 au sein de l’Organisation communiste internationaliste et rencontre Patrice Moullet, musicien et surtout triturateur de sons, inventeur d’instruments. Les poèmes de Catherine et les musiques de Patrice forment la bande son d’une nouvelle décennie de musique, placée sous le signe de l’engagement politique, poétique et sonore. Si la presse ignore superbement le groupe Catherine Ribeiro + Alpes, celui-ci sort tout de même 11 albums entre rock progressif et musique expérimentale, et se produit plus de 500 fois en concert.
En 1977, Catherine Ribeiro est de la première édition du Printemps de Bourges, qui est alors le festival de « l’autre chanson ». Elle entame alors une carrière solo qui l’amène à devenir une figure de la chanson française intégrant à son tour de chant des reprises de Brel ou de Piaf.
Après plusieurs d’années d’éclipse, Catherine revient sur scène au début des années 1990 pour des concerts mêlant des chansons de Catherine Ribeiro + Alpes, de ses albums en solo et des reprises. Dans les salles se mêlaient plusieurs générations de spectateurs et spectatrices. Aujourd’hui, Catherine Ribeiro s’en est allée. Pour certaines, il restera ces souvenirs de concerts et puis des chansons dont les paroles scandées par une voix rebelle et forte sont autant d’hymnes à la révolte.
David (UCL Savoies)






