Antifascisme

Nécrologie : Il ne comptait que pour un, mais il comptait beaucoup




Membre de longue date de la Coordination des groupes anarchistes (CGA) puis de l’UCL, notre camarade Didier nous a quittées le 5 septembre.

Impossible de passer le seuil de la Plume noire, librairie et local du groupe lyonnais de l’UCL, sans être accueillie par son sourire. Didier était toujours fidèle au poste pendant les permanences de notre local. Il accueillait chaleureusement chaque personne qui entrait à la recherche d’un livre, d’une boisson ou d’une discussion sur le courant libertaire ou l’histoire des luttes.

Parce que les luttes locales, il les connaissait bien pour les avoir longuement pratiquées. Didier a milité à la CGT, notamment à l’union locale d’Oullins, puis au NPA et nous a finalement rejoints, avec d’autres à l’époque, à la Coordination des groupes anarchistes. Il a continué son parcours militant à la création de l’Union communiste libertaire et au sein de notre librairie autogérée, la Plume noire, en devenant un pilier de ce local militant.

Et même affaibli par la maladie, il était présent lors des permanences et des manifestations contre la réforme des retraites. Il est donc particulièrement difficile pour nous de ne pas avoir un pincement au cœur en cette rentrée sociale. Les blocages, les rassemblements et les manifestations de ce mois de septembre ont un souffle différent sans lui. Mais nous nous rassurons en nous disant qu’il aurait été fier de voir ce vent de révolte.

Ceux qui luttent ne meurent pas

Nous nous joignons à la tristesse de sa famille, de ses proches et sommes nous-mêmes terriblement touchées par sa disparition. Mais nous continuerons à le faire vivre dans nos luttes et dans ce lieu qu’il aimait tant qu’est la librairie la Plume noire.

Nous avons pu lui rendre un dernier hommage au cimetière d’Oullins avec ses proches et lors d’un pot à la Plume noire où les retrouvailles avec d’anciennes et anciens camarades ont permis de se remémorer bien des souvenirs. Sa famille a pu nous rappeler aussi l’importance de la Plume noire pour Didier par des messages qu’il leur envoyait : « C’est là où je peux parler, voir des “camaros”, voir du monde et me changer les idées, l’esprit et de ne pas être seul comme un ours en végétation. C’est un réconfort, une source de force, de dynamisme que d’aller à la Plume noire et j’en ai vraiment besoin ».

UCL Lyon

De notre côté, nous gardons de lui le souvenir de son sourire, de ses indignations et coups de gueule, de son chapeau et de sa moustache, et de l’impact qu’il a eu sur nous, tant individuellement qu’en tant que groupe politique. Ainsi que de la phrase qu’il aimait à répéter : « Je ne compte que pour un ». Comme l’était le sien, notre cœur est aujourd’hui rouge et noir. Rouge de colère et noir de tristesse. Mais nous restons debout, le poing levé, pour gueuler et lutter comme il l’aurait fait. Et nous continuerons à faire vivre notre idéal libertaire par ce lieu autogéré qu’est la Plume noire.

« Ceux qui luttent ne meurent pas, iels sont présentes dans chacune de nos luttes, et dans toutes les ombres qui effraient les bourgeois ! »

UCL Lyon

 
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