Notre-Dame-des-Landes : Quel avenir pour la ZAD ?




Le nouveau gouvernement à hérité de l’épineux dossier de la construction du nouvel aéroport du Grand Ouest. Dès le début du mois de juin, trois médiateurs ont été désignés pour trouver « une solution ». Ils rendront leur rapport au plus tard le 1er décembre. La lutte et les expériences qu’elle engendre n’attendent pas pour continuer leur chemin.

Comme chaque année, début juillet, se tenait le grand rassemblement des opposants et opposantes au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Plus de 20 000 personnes sont venues assister aux débats et aux concerts dans une ambiance un peu particulière cette année. En effet, la médiation initiée par le gouvernement de Macron laisse penser que l’abandon du projet est plus que jamais à l’ordre du jour.

Même s’il convient de rester plus que méfiant, il est clair que la configuration de la médiation est particulière avec deux des trois médiateurs plutôt opposés au projet, des élus En marche qui s’étaient déclarés contre le projet et Hulot au gouvernement… Nombreux sont les échos qui laissent penser que le gouvernement cherche à se défaire de ce projet boulet sans pour autant perdre la face. D’ailleurs les pro-aéroport de tous poils se sont scandalisés de cette médiation. Retailleau, président LR de la région Pays de la Loire, a d’ailleurs décidé de ne pas répondre à l’invitation des médiateurs qui enchaînent les auditions depuis juin.

Quel avenir pour la ZAD ? C’est désormais la question qui est au centre du débat. Que faire des terres occupées en cas d’abandon du projet d’aéroport ? La réponse n’est pas simple, mais il est clair que l’État ne peut se permettre de laisser l’expérience que constitue la ZAD continuer telle qu’elle est, en dehors de son contrôle. Le gouvernement a besoin de trouver une porte de sortie sans y perdre la face.

Une fois le projet abandonné, il n’est pas dit que le rapport de force reste assez important pour empêcher une expulsion policière. Les différentes composantes du mouvement ont ­d’ores et déjà débattu de ces questions. Un texte intitulé, « Les 6 points sur l’avenir de la ZAD » en est sorti, qui réaffirme le maintien sur les terre des zadistes et agriculteurs historiques, sans expulsion ni expropriation, mais aussi la poursuite du développement des projets agricoles et des constructions et leurs gestion par celles et ceux qui les font, et non les institutions habituelles.

Réseau de solidarité

Malgré ça, il va falloir trouver des pistes plus précises pour faire face au jeu de l’État qui voudra « normaliser » la ZAD... La capacité de cohésion et la cohérence du mouvement dans sa diversité va être essentielle pour assurer la pérennité de la ZAD face aux volontés du pouvoir, même en cas d’abandon du projet.

Quoi qu’il en soit, la lutte à NDDL continue et tout ce qu’elle apporte comme solidarités, expériences, rencontres et espoirs sont déjà autant de victoires pour l’ensemble du mouvement social.

Par exemple, les Cagettes des terres [1] est un réseau de solidarité aux luttes du pays nantais, qui a pour but d’apporter aux piquets de grève, squats de migrantes et migrants ou places occupées, des paniers de légumes frais voire des cantines pour soutenir l’effort et surtout créer du lien et de la solidarité dans un ambiance conviviale. Autre initiative cet automne : des prises de terres aux exploitants agricoles qui profitent de la lutte pour s’agrandir. Il s’agit des cumulards : ceux qui ont vendu leurs terres à Vinci, qui ont touché l’argent, qui ont reçu des terres en compensation mais qui continuent de les exploiter car Vinci leur met a disposition sous forme de bail précaire annuel. De quoi lancer là-dessus de nouveaux projets agricoles !

Il n’y aura jamais d’aéroport a NDDL, mais il y aura toujours des alternatives et des luttes !

Benjamin (AL Nantes)

[1zad.nadir.org/spip.php ?article4640

 
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