Nucléaire : Le 16 juin, pour Bure on marche à Bar




La mobilisation se poursuit contre la poubelle Cigéo, solution catas­trophique de non-gestion des déchets nucléaires. La manifestation de Bar-le-Duc promet d’être un grand rendez-vous. AL en sera !

La lutte contre le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure (Meuse) n’a pas dit son dernier mot. Après avoir endormi et manipulé la population pendant vingt ans à coups de campagnes de séduction et de subventions alléchantes, l’État et le gouvernement ont basculé dans la brutalité et l’autoritarisme sans fard, à l’image de ce qu’ils pratiquent contre l’ensemble du mouvement social.

La manifestation du 15 août 2017 a été violemment réprimée et pas moins de 500 gendarmes ont expulsé, le 22 février dernier, les quelques dizaines d’opposantes et opposants qui occupaient le bois Lejuc  [1].

Puis la répression s’est accentuée  : surveillance, perquisitions, intimidations, vérifications d’identité à répétition, contrôles routiers, gardes à vue de vingt-quatre à quarante-huit heures, interdictions administratives et emprisonnements. Après le week-end de mobilisation et la rencontre intercomités des 3 et 4 mars, plusieurs personnes ont été arrêtées. Enfin, le 23 mai, 11 « hiboux », comme se surnomment les opposant.es, sont passé.es en procès à Bar-le-Duc. Une grande foire était organisée le jour même pour les soutenir.

Une alternative à l’enfouissement

C’est avec un mépris inoxydable que l’État et les nucléocrates poursuivent la colonisation atomique de la Meuse. Un nouveau débat national bidon a été annoncé, et Nicolas Hulot a déclaré à l’Assemblée nationale que ce projet était « la moins mauvaise solution ». Au contraire, le physicien Bernard Laponche a clairement démontré, dans un entretien au journal Le Monde, que le stockage géologique des déchets nucléaires était « la pire des solutions » en compliquant la surveillance et l’entretien de milliers de fûts hautement toxiques dont la dégradation est inéluctable au fil des siècles. Il préconise de les entreposer à moyen terme en «  subsurface  », où ils resteront plus facilement accessibles, et de poursuivre la recherche afin de réduire la nocivité et la durée de vie des déchets nucléaires les plus dangereux [2].

Le 5 mars, un arrêté préfectoral a autorisé RTE, filiale d’EDF, à « pénétrer dans les parcelles situées sur le territoire de la commune de Bure » en vue du « raccordement électrique du projet » [3]. Espérons que ces intrusions exaspèreront les habitantes et les habitants même les moins conscients.

En face, la dynamique contestataire reste bonne. Dès le soir de l’expulsion du 22 février, des dizaines de comités de soutien locaux se sont rassemblés devant les préfectures du pays. On s’avance également vers de nouvelles modalités de lutte. Le 18 mai, un appel a été lancé pour la construction de cabanes dans les arbres, pour gagner en visibilité. Le lendemain, une assemblée de lutte se tenait à Montiers-sur-Saulx, près de Bure.

La journée du 16 juin à Bar-le-Duc sera un grand rendez-vous, fédérant les contestataires dans toute la diversité de leurs tactiques. Une matinée pour réfléchir, et l’après-midi pour agir ! On vous y donne rendez-vous  !

Des hiboux solidaires (AL Nancy)

[2Le Monde, 28 mars 2018.

 
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