Pas un plan de paix, mais un plan de mort

Le « plan de paix » pour Gaza ratifié en Egypte à Charm El-Cheikh n’est qu’une mascarade de plus pour asseoir la colonisation israélienne.
Le 8 octobre Trump a obtenu d’Israël un cessez le feu sur Gaza. Quelques jours plus tard, le 13 octobre dernier, Trump et plusieurs dirigeants ont convenu du fameux « plan de paix pour Gaza ». Ce « plan de paix » devait se traduire par un cessez le feu immédiat d’Israël sur Gaza, la libération de 2 000 prisonnieres politiques palestiniennes, la restitution des otages israéliennes enlevées le 7 octobre 2023 et, à terme, la mise en place d’une « autorité de transition » en Palestine.
Cette journée a permis à Donald Trump de briller en se présentant comme un pacificateur de la région, en mettant selon lui fin à la guerre. Il n’en est rien. Quelques jours plus tard, juste assez de temps pour que des miliers de gazaouies tentent de rentrer dans leurs maisons bombardées et tentent de reconstruire leur vie, l’aide humanitaire a à nouveau été stoppée et les bombardements ont repris. Pendant que les palestiniennes continuent de mourir sous les tirs, de la faim ou du manque d’accès aux soins, la Knesset vient de démarrer l’étude d’un texte proposant de poursuivre la colonisation partielle ou totale de la Cisjordanie.
Ne soyons pas dupes des manoeuvres des dirigeants qui, hier comme aujourd’hui, continuent de se partager le monde. Trump, soucieux de consolider ses liens avec Nethanyaou, lui offre l’occasion d’asseoir encore plus sa domination sur la Palestine en posant comme pré-requis à la paix le désarmement complet des organisations de résistances. Notons au passage qu’il a osé prétendre au prix Nobel de la paix par cette action. Les discours médiatiques en France se sont centrés sur le désarmement du Hamas comme si c’était les organisations palestiniennes qui bloquaient un éventuel cessez-le-feu.
Ces volontés de désarmements sont contraires aux résolutions des nations Unies qui reconnaissent aux palestinien-nes le droit de résistances à un régime colonial, et surtout, elles font le jeu de ce colonialisme israëlien. Le désarmement de la Palestine, à l’heure du génocide contre Gaza et du projet d’annexion de la Cisjordanie, loin d’être un premier pas vers la reconnaissance de l’État palestinien, signifie en réalité la mise sous tutelle pure et simple de Gaza, en retirant aux palestinienes les moyens de leur indépendance et de leur autodétermination. Israël garde pour objectif la colonisation de l’ensemble des territoires palestiniens, ce cessez-le-feu pourtant extrêmement favorable à Israël n’a été qu’une maneuvre diplomatique grossière. Elle visait à éviter des sanctions internationales contre Israël alors que celles-ci semblaient de plus en plus inévitables face à la pression populaire, tout en cherchant à revitaliser la propagande coloniale qui fait du Hamas l’origine du conflit.
Dans tout ce bain de sang, ne pensons pas que la France a les mains propres. Macron, lui aussi présent, au sommet de Charm El-Cheikh, est, comme tous les chefs d’Etat n’ayant rien fait pour empêcher les massacres de Nethanyaou, complice de génocide. La reconnaissance de l’État de Palestine qu’il a proclamé devant les Nations Unies est aussi efficace que la constitutionalisation de la liberté d’avorter en France : des mots suivis d’aucun acte. Loin de s’opposer, la France contribue au génocide, à la colonisation et l’apartheid israélien par l’envoi d’armes à Israël et le relais de son discours mensonger. Seule la mobilisation populaire, en France et ailleurs, tente de bloquer ces envois et de mettre la pression à l’échelle internationale pour que cesse l’horreur.
La lutte pour une Palestine libre et digne ne doit pas faiblir, malgré ce « plan de paix » qui n’est qu’un pas de plus vers l’effacement du peuple palestinien.
Palestine vivra, Palestine vaincra !
Union Communiste Libertaire, 29 octobre 2025





