Octobre 2010

Pour faire plier le gouvernement : Démocratie directe ! Auto-organisation !




3,5 millions de manifestant-e-s dans les rues le 12 octobre, des grèves reconduites dans des secteurs clefs de
l’économie, des cortèges « jeunes » de plus en plus fournis, des centaines de lycées bloqués quotidiennement,
des AG dans de nombreuses facs : le mouvement prend de l’ampleur dans la jeunesse et nous devons à
présent nous organiser pour ne pas nous laisser dicter notre conduite par les bureaucraties syndicales ou
politiques et faire la démonstration de notre détermination.

Le gouvernement, bras politique du
patronat, est désormais devant le fait
accompli : le 12 octobre n’était pas le
dernier râle d’une mobilisation qui s’essouffle
mais le cri de révolte d’un mouvement
qui se renforce et s’enracine.

Ceux qui avaient parié sur la résignation
des salarié-e-s et sur la passivité
des jeunes doivent à présent faire face à
une lutte qui s’organise pour durer, notamment
dans les facs et les lycées, et,
face à cela, l’Etat a recours à ses armes
habituelles : la manipulation, la provocation
et la violence policière, qui vise à
faire régner la terreur pour éviter que la
mobilisation ne prenne de l’ampleur.
Mais ce n’est pas cette stratégie d’intimidation
qui va casser notre détermination
 !

C’est projet de société contre projet de société !

Cette réforme n’est pas faite pour
sauver le régime des retraites, n’est pas
« faite pour la jeunesse de France »
comme le prétend sans honte Valérie
Pécresse ; il ne s’agit pas là d’une question
comptable ni démographique, mais
de la mise en application d’un projet de
société capitaliste libérale. Cette mesure
ne vise en effet qu’à détruire le régime
des retraites par répartition, qui,
malgré ses nombreuses imperfections,
reste tout de même une anomalie « solidaire
 » dans ce monde libéral.

A quoi
rime de repousser l’âge l’égal du départ
à la retraite, alors que le chômage frappe
déjà les jeunes et les « séniors » ?
C’est pousser ceux qui le peuvent à investir
dans les fonds de pensions (des
organismes d’investissement privés qui
financent les retraites par l’exploitation
des travailleurs et des travailleuses) et
laisser les autres crever dans la misère.

Face à cela, c’est à nous d’imaginer,
d’initier une autre société, qui organise
la solidarité collective ! Notre lutte est
l’occasion de créer et d’expérimenter
des alternatives solidaires et réellement
démocratiques…

Auto-organisation du mouvement

Alors que les AG sont de plus en plus
massives, il faut plus que jamais veiller
au respect de la démocratie directe. La
lutte appartient à ceux qui se lèvent tôt
pour bloquer leurs lycées, leurs facs,
pour participer aux comités de mobilisation
et aux AG.

L’organisation spontanée
est un mythe et pour ne pas que le
mouvement de la jeunesse devienne
l’outil de communication et le jouet
électoral des bureaucraties syndicales
ou politiques, il faut se doter de structures
démocratiques indépendantes.

Des comités de mobilisation ouverts à
toutes et à tous doivent remplacer les
collectifs « La retraite, une affaire de
jeunes » et seule une coordination nationale,
à laquelle seront envoyé-e-s des
représentant-e-s sous le mandat impératif
des AG, peut légitimement prétendre
organiser le mouvement.

L’appel de
Rennes-2 à organiser une coordination
étudiante le 23 octobre va dans ce sens
et c’est dans cette démarche qu’il faut
s’inscrire. Donner à toutes et à tous le
goût de l’autogestion, adopter des pratiques
véritablement démocratiques,
c’est se donner les moyens de lutter efficacement
et d’envisager une société
où le pouvoir s’exercerait du bas vers le
haut et non du haut vers le bas, où les
décisions seraient prises collectivement
et non pas imposées par une classe dirigeante
au service des plus riches, une
société débarrassée de toutes les formes
d’oppression et d’exploitation. La mobilisation
actuelle est peut-être un commencement
mais une révolution reste à
faire !

Clash (mi-octobre 2010)
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