Pour un front social de l’égalité et de la solidarité




Après la présidentielle, retour à la case départ ?

Pour la droite au pouvoir et la gauche « plus rien », représentée par les Verts, le PS et le PCF, le « séisme politique » provoqué par la présence du Front national au second tour de l’élection présidentielle n’aura duré que l’espace d’un entre-deux tours.
L’élection présidentielle passée, le jeu politicien reprend ses droits.

Une droite qui se durcit encore

La droite vient de mettre en place un véritable gouvernement de combat contre les jeunes, les pauvres, les femmes et les travailleurs(ses). Ordre et réaction antisociale qualifient sans doute le mieux la politique affichée par l’équipe Raffarin. C’est un discours de guerre civile que l’Etat est en train de tenir aux jeunes des banlieues en couvrant par avance les violences policières et en développant un climat de psychose. Police partout, justice nulle part.

Ce gouvernement se veut également le relais institutionnel du Medef, ce dernier voyant un de ses principaux dirigeants, Francis Mer, à la tête du ministère de l’Economie et des Finances.

Parce que la politique de tolérance et d’impunité zéro épargnera d’abord un certain nombre de dirigeants dont Chirac lui-même, la crise de réprésentation politique va s’approfondir, et elle peut malheureusement entraîner la dérive raciste et fasciste incarnée par le FN, de même qu’elle vient conforter la montée du discours autoritaire incarné par Berlusconi en Italie, Aznar en Espagne, Haider en Autriche, Bush aux Etats-Unis, Blair en Grande-Bretagne, Poutine en Russie ou encore Sharon en Israël.

Une « gauche plurielle » toujours aussi antisociale

Et la gauche « plus rien » qu’a-t-elle à dire ? En écoutant Hollande, le secrétaire du PS, on a l’impression qu’il ne s’est rien passé le 21 avril, car le programme libéral qui a valu une lourde sanction au PS et à Jospin reste inchangé.

Les mobilisations de rue, même si elles montrent des limites, autorisent bien des espoirs, notamment cette soif de changement qui pousse des milliers de personnes supplémentaires à débattre et à vouloir s’organiser.

Une « gauche de la rue » bien réelle, mais qu’il faut fédérer

L’idée se répand que la faillite de la gauche institutionnelle est totale et qu’il faut reconstruire autre chose. Mais la solution ne se trouve pas dans une « recomposition » qui aurait pour objectif de mener une politique « vraiment à gauche » sans remettre en cause des institutions républicaines qui interdisent toute politique contraire aux intérêts capitalistes.

Empêcher l’extrême droite de s’installer dans les institutions

Mais pour cela, le « front républicain » ne saurait représenter un barrage crédible et durable au Front national.

C’est la « gauche de la rue » qui a permis de battre Le Pen, mais pour le faire reculer et le renvoyer aux poubelles de l’histoire, elle n’a pas d’autre alternative que la constitution d’un front social de l’égalité et de la solidarité capable d’imposer des mesures sociales radicales par la grève générale, la mobilisation de rue et les occupations d’espaces publics.

Il est plus que temps que les forces du mouvement social se rassemblent dans un front commun : syndicats, comités de chômeurs, collectifs de citoyens l’heure est à l’unité. Il est temps de constituer un pôle visible de cette « gauche de la rue », un contre-pouvoir alternatif à la gauche institutionnelle compromise dans la gestion du capitalisme.

 
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