Communiqué UCL

Suspension de la réforme des retraites : même deux ans après, seule la grève paie !




Le 14 octobre, le gouvernement Lecornu a négocié sa survie avec le PS en échange du décalage de la contre-réforme des retraites. Il faut se réjouir de ce recul partiel sur la mesure phare de la casse sociale de Macron, mais nous ne sommes pas dupes. Derrière ce délai qui touchera positivement une partie des travailleuses et travailleurs, le budget austéritaire va frapper fort toute notre classe, la Sécu et nos services publics. Le jeu des alliances avec la droite et l’extrême droite à l’assemblée ne peut que faire craindre des durcissements sur de nombreux sujets.

En tant que révolutionnaires, nous n’avons aucune confiance dans les promesses parlementaires. Nous savons que toutes les réformes sont réversibles une fois que les gouvernants et la bourgeoisie cessent d’avoir peur. Il faut profiter stratégiquement de tous les moments où le rapport de force nous est favorable pour obtenir le plus possible et aller vers une remise en question radicale de l’organisation de la société. Ce recul de la macronie est une occasion de plus de peser pour l’abrogation de la réforme de 2023, puis la retraite à 55 ans et sans annuités.

Car cette suspension n’est pas la victoire du PS : c’est celle de notre mobilisation massive il y a deux ans, dans la rue et sur nos lieux de travail. Une mobilisation revigorée lors des dernières journées de septembre et octobre qui ont imposée la retraite et l’égalité sociale comme sujet central de la rentrée 2025. Peu importe comment le présente le gouvernement, il a fini par céder sur la revendication de l’intersyndicale. C’est une légitimation du mouvement social, de l’efficacité des grèves et de nos modes d’action. Même deux ans après, la colère est toujours là et fait suffisamment peur à Macron et aux capitalistes pour les forcer à lâcher des concessions.

Après cette première étape et juste après une rentrée sociale massive, il faut pousser notre avantage. Renforçons nos organisations syndicales pour nous donner les moyens d’agir. Construisons des solidarités à la base, dans les boîtes et les unions locales, pour faire durer nos luttes par des AG et des collectifs de travail soudés. Agissons dans l’unité syndicale pour présenter un front de lutte uni face aux patrons, et posons partout où c’est possible le débat de l’unification du syndicalisme de lutte CGT-Solidaires-FSU.

Le gouvernement et le patronat sont fébriles, profitons-en pour renverser le rapport de force !

Union communiste libertaire, le 16 octobre 2025.

 
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