Syndicalisme : Front syndical contre l’extrême droite




Le lancement de la campagne syndicale unitaire CGT, FSU, Solidaires et les organisations de jeunesse Unef, UNL et FIDL contre l’extrême droite, ses idées, ses pratiques, a rencontré un succès incontestable, qui appelle de nouvelles initiatives.

Le 29 janvier dernier, lors du lancement de la campagne syndicale unitaire contre l’extrême droite, 600 militantes et militants syndicalistes du privé et du public et de toutes les régions ont pu, à la Bourse du travail de Paris, confronter dans plusieurs ateliers thématiques leurs expériences. Lors du meeting du soir, les interventions des secrétaires des organisations syndicales ont alterné avec des témoignages de syndicalistes et de militants de la LDH, du Mrap et de Vigiliance initiatives syndicales antifascistes (Visa).

Une initiative à poursuivre

Il faut insister sur le fait que cette initiative syndicale exceptionnelle n’est qu’un début. Une nouvelle déclaration unitaire « pour faire face à l’extrême droite » appelle à l’unité syndicale la plus large possible et surtout à décliner cette campagne localement, dans les entreprises et les administrations  [1]. Car l’enjeu est d’aller au-delà du premier cercle des militants et militantes convaincu-e-s, d’armer idéologiquement l’ensemble des équipes syndicales, de mener le débat directement avec les salarié-e-s pour mettre en chantier nos valeurs syndicales de lutte concrète contre toutes les formes de discrimination et contre le fascisme. Visa a ainsi vu se constituer une antenne locale dans les Bouches du-Rhône, particulièrement touchées.

En effet, nous sommes confronté-e-s à des offensives tous azimuts  : discours «  décomplexés  » alimentés avec complaisance par des responsables politiques de droite comme de gauche  ; ordre moral à l’assaut des écoles et des bibliothèques municipales  ; recrudescence des agressions racistes et fascistes (Lyon cumulant particulièrement les violences perpétrées par les différents groupuscules fascistes). Et les manifestations rassemblant les troupes de droite et d’extrême droite dans la rue constituent un signe fort 
 [2]. Le danger peut se traduire électoralement lors des élections municipales et européennes, où le FN peut espérer prospérer sur le désespoir social.

Un front uni

Depuis le meurtre de Clément Méric, les collectifs antifascistes, avec des réalités unitaires diverses, maillent à nouveau le territoire. Et depuis la manifestation du 14 septembre 2013, les mobilisations contre les meetings du FN se multiplient. Dernière initiative  : la mobilisation à Rennes contre la présence du FN à la Maison du peuple. Et la manifestation initiée par l’Union nationale des sans-papiers le 22 mars prochain «  Racisme, fascisme  : il est temps de reprendre la rue  » constitue une date importante.

Nous devons donc riposter et mener un travail d’ampleur
et de longue haleine pour déconstruire les discours, la confusion des repères, réaffirmer nos valeurs de solidarité, d’internationalisme, de lutte des classes, de manière vivante et ancrée dans la réalité de nos boîtes. Le matériel syndical ne manque pas  : Visa vient d’imprimer une nouvelle brochure « Barrage syndical antifasciste », la CGT et la FSU ont publié un matériel antifasciste et Solidaires a imprimé plus de 500 000 tracts-argumentaires. Nous n’avons pas d’autre choix que d’unifier et d’amplifier le combat antifasciste en l’articulant avec des ripostes sociales fortes et unitaires face à la violence des riches  [3].

Gabriel L. (AL Paris Nord-Est)

[1En ligne sur le site de VISA : www.visa-isa.org

[2Danielle Tartakowsky, Les droites et la rue : histoire d’une ambivalence, de 1880 à nos jours, La Découverte, 2014.

[3Michel Pinçon, Monique Pinçon-Charlot, La violence des riches. Chronique d’une immense casse sociale, La Découverte, 2013.

 
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