Syndicalisme étudiant : Sud et FSE : un pas vers la fusion




Les 12 et 13 mars derniers, Sud Étudiant et la FSE ont tenu à Saint-Denis une rencontre fédérale commune dans le cadre du processus de fusion du syndicalisme étudiant de lutte engagé par les deux syndicats. Si les avancées sont réelles, des efforts restent à faire pour dépasser le sectarisme.

Enfin ! Les 12 et 13 mars 2011 auront vu se tenir la première rencontre fédérale commune de Sud Étudiant et de la FSE. Comprenant des temps internes à chaque organisation, et des temps de discussion communs (notamment sur les campagnes communes à mener et les stratégies à adopter pour le syndicalisme de lutte dans les mois à venir), la rencontre a également été l’occasion de faire le point sur l’avancée du processus de fusion et d’échanger sur les points d’accord et de désaccord entre les deux organisations. Une formation suivie d’un débat sur la question de l’union syndicale Solidaires a également eu lieu. Cela a permis d’engager la discussion sur l’appartenance à Solidaires en se basant sur des expériences pratiques de militants Sud Étudiant engagés dans les Solidaires locaux, et en tentant de dépasser ainsi les débats très théoriques qui ont pu avoir lieu par le passé, ce qui a été en partie réussi.

Si les discussions portant sur la fusion se déroulent depuis maintenant plusieurs années, par intermittence, cette rencontre constitue une avancée importante. La difficulté reste maintenant de surmonter les divergences parfois superficielles et tenant à l’identitaire afin de concrétiser au plus vite un processus qui doit englober plus largement l’ensemble des syndicats (notamment locaux) se réclamant du syndicalisme de lutte ainsi que
les étudiantes et étudiants aujourd’hui non organisé-e-s mais proche d’un courant qu’ils pourraient rejoindre une fois celui-ci unifié. Les travers du syndicalisme étudiant, souvent très politisé et donc rendant les accords plus difficiles, constituent un réel obstacle, bien que ni la FSE, ni Sud Étudiant ne constituent des blocs monolithiques aux positions tranchées et fermes. Il faudra donc renoncer aux crispations autour d’un corpus idéologique défini qui ont pu transparaitre et privilégier les communautés de pratiques aux communautés de pensée.

Construire l’interpro à long terme

Cependant, si la quasi totalité des sujets sont ouverts, il paraît difficile pour la nouvelle organisation de renoncer à une affiliation interprofessionnelle fondamentale dans la construction d’un rapport de force central, et extrêmement enrichissante à tous points de vue. À l’heure où plus de la moitié des étudiants sont obligés de se salarier pour financer leurs études, refuser cette affiliation au nom d’une « indépendance syndicale », comme le font certains, relève d’une attitude peu responsable, et d’un positionnement vis-à-vis des syndicats professionnels tantôt hautain, tantôt opportuniste. Refuser cette affiliation pour conserver un « partenariat privilégié » avec la CGT, comme le font d’autres, c’est s’enfermer dans une vision surannée de la confédération de Montreuil comme unique centrale ouvrière, alors que cette dernière a par ailleurs plus l’habitude de travailler avec les cogestionnaires de l’Unef qu’avec les syndicalistes de lutte. Enfin, dans la réalité, les sections Sud comme FSE travaillent avec des sections CGT ou encore CNT, preuve que ce dernier argument ne tient pas.

Pour les militantes et militants communistes libertaires, l’unité d’un syndicalisme étudiant de lutte est une nécessité que nous défendons dans nos syndicats. La perspective de fusion ne doit pas, selon nous, être vue comme la capacité de telle ou telle organisation syndicale à imposer ses propres positions, mais comme une volonté de garantir et d’étendre la capacité d’action du syndicalisme de lutte à l’université comme dans tous les lieux de formation, ceci en favorisant, à tous les niveaux, l’auto-organisation des luttes. Les mois à venir, et notamment le travail unitaire autour de la campagne commune actée en soutien aux étudiants étrangers, seront un enseignement supplémentaire de la capacité à poursuivre dans la bonne voie en évitant les écueils inévitables qui peuvent survenir.

Des communistes libertaires de Sud Étudiant et de la FSE

 
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