Communiqué UCL

Un Macron entre service après-vente et discours de campagne




Ce mardi 9 novembre, Emmanuel Macron est intervenu en réaction à une nouvelle augmentation du nombre de cas de COVID. Pour autant, il n’annonce presque rien et passe plutôt ses 30 minutes d’allocution à défendre son bilan économique et sanitaire, à esquisser un début de programme, et à se redonner une carrure de chef d’État pour exister en ce début de campagne.

La troisième dose pour les plus de 65 ans et un bilan des plus mensongers sur son action pour la santé

La seule mesure annoncée ce soir est de rendre obligatoire la troisième dose de vaccin aux plus de 65 ans. Ceux-ci ont en effet jusqu’au 15 décembre pour se la faire injecter, sans quoi leur pass-sanitaire ne sera plus valide.

Au-delà de cette annonce, Emmanuel Macron aura surtout rejeté la responsabilité de la possible nouvelle vague sur les personnes non vaccinées tout en vantant la gestion de la crise qui a pourtant été des plus contestables. On rappelle que son gouvernement est responsable de la fermeture de 5 700 lits d’hospitalisation complète en 2020 dans les établissements de santé français !

Il se targue pourtant d’avoir augmenté les personnels soignants de 200 à 400 euros par mois et d’avoir investi massivement dans la santé, ce qui est un mensonge pur et simple. Son "Ségur de la santé" est une vraie imposture. La revalorisation, décalée dans le temps et inférieure à ce qu’annoncé n’a en outre pas concerné tous les personnels et l’ensemble des mesures annoncées n’ont répondu à aucune des attentes des soignantes qui constatent au quotidien le démantèlement continu et programmé du service public hospitalier.

Il a aussi le culot de prétendre avoir fait reculer la précarité, notamment chez les jeunes, alors que la précarité étudiante explose et qu’il a mis fin cet été au repas au CROUS à un euro pour les étudiantes non boursiers.

Début de campagne et report de la réforme des retraites après l’élection présidentielle

Sans doute agacé d’être supplanté dans les médias par la campagne du (presque) candidat d’extrême droite Zemmour, Macron a profité de cette allocution pour tenter d’exister dans ce début de campagne.

Il passe en effet de longues minutes à défendre son bilan économique, et vante sa catastrophique réforme de l’assurance chômage au passage. Il se donne aussi une dimension internationale en insistant sur le fait qu’il prendra bientôt la présidence de l’Union Européenne, dont il vante les bienfaits sécuritaires. Il tacle enfin ses rivaux d’extrême droite en alertant sur le retour du nationalisme, un comble quand ce sont ses ministres qui diffusent leurs idées réactionnaires dans les médias et les institutions.

En guise de programme, c’est toujours moins de démocratie et plus de casse sociale qu’il nous promet. Bien qu’il annonce repousser la réforme des retraites à l’après élection, il nous promet qu’elle aura lieu en 2022 avec la fin des régimes spéciaux, un report de l’âge du départ à la retraite et un alignement du public sur le privé.

Alors que la COP26 en cours nous rappelle la lâcheté et le déni des classes dirigeantes du monde entier face à la catastrophe écologique en cours, Macron revient sur les engagements de l’État en relançant la construction de réacteurs nucléaires, comme solution au dérèglement climatique : encore une fois, le modèle productiviste et capitaliste à la base du problème n’est nullement remis en question.
Il annonce enfin une loi de programmation pour la sécurité intérieure en préparation pour début 2022, qui « allégera les contraintes bureaucratiques pour la police », comprendre « qui donnera encore plus d’impunité à une police qui peut déjà tuer et mutiler sans être inquiétée ».

Quoi qu’il arrive en 2022 il faut s’attendre à de dures luttes pour préserver nos droits.
Quant à la gestion de la 5e vague de COVID, les annonces creuses ne feront pas oublier la responsabilité gouvernementale et capitaliste.

Union communiste libertaire, le 9 novembre 2021.

 
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