Grèves des éboueurs à Orléans : la CFDT à la poubelle




Le 26 décembre, les éboueurs de l’agglomération orléanaise entraient en grève à l’appel de la CGT pour une augmentation mensuelle de 100 euros. Après vingt-cinq jours de grève, la CFDT met fin à une grève à laquelle elle n’a même pas participé.

N’attendant pas les négociations prévues le 15 janvier entre l’agglomération et la CFDT, syndicat majoritaire chez les éboueurs, une fraction importante des éboueurs orléanais entrait en grève. Au lendemain des fêtes et à la veille des soldes, la période s’y prêtait : le centre ville d’Orléans s’est rapidement transformé en décharge à ciel ouvert. La revendication : une augmentation mensuelle net de 100 euros.

Charles-Eric Lemaignen, le président de la communauté d’agglomération, n’a pu qu’exprimer sa surprise : « les éboueurs d’Orléans gagnent entre 1 700 et 2 100 euros net par mois, avec 35 jours de congés payés et une retraite à 55 ans ». Serge Lopez, secrétaire du personnel de l’agglomération orléanaise a dévoilé sa fiche de paie et a corrigé : « Quant à moi, après dix-huit années de bons et loyaux services, j’émarge à 1 380 euros nets mensuels ». Pour M. Bauchet, maire Modem de Fleury-les-Aubrais et vice-président de l’agglomération, il reste indécent de « revendiquer quand il y a tant de gens au RMI »…

Un conflit dur

Seule a appeler à la grève, la CGT n’a pas été rejointe par la CFDT et seulement 30 % de grévistes sont comptabilisés ; mais Serge Lopez assurait face aux médias qu’ils sont unis et déterminés à aller jusqu’au bout. Il concluait : « Nous ne lâcherons pas ». Pourtant face à eux, l’agglomération joue la carte du pourrissement et ses élus refusent de se positionner pour une augmentation avant le 15 janvier. Elle a même menacé de réquisitionner des bennes, mais les grévistes ont tenu les piquets et n’ont pas cédé. Le 12 janvier le maire d’Orléans, Serge Grouard, a signé un arrêté permettant à une entreprise privée de Gien de ramasser les ordures sur la commune d’Orléans. En réaction, les grévistes ont déversé une grosse quantité de déchets devant le siège de la communauté d’agglomération. Serge Grouard, ne reculant devant rien pour casser un mouvement risquant de s’étendre à l’ensemble des agents municipaux, en profite alors pour porter plainte contre la CGT, pour « entrave et blocage de la voie publique ».

Le 15 janvier, le résultat des négociations entre la communauté d’agglo et la CFDT est tombé : une prime mensuelle de 30 euros pour tous les agents de catégorie C et une augmentation indiciaire de 10 euros pour les éboueurs. Les revendications de la CFDT sont acceptées, elle a donc appelé à la fin d’une grève à laquelle elle n’a pas participé ! Le lundi 19 janvier les éboueurs ont voté la reprise du travail, après vingt-cinq jours de grève. Seule victoire véritable des grévistes : le triplement de la somme allouée à la revalorisation de la prime des agents de catégorie C, qui passe de 50 000 euros à 150 000 euros.

Matthias Piqué (AL Orléans)

 
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