Dans les entreprises, les quartiers, les universités : Construire la grève générale contre la casse des retraites !




[*Le gouvernement a annoncé le 16 juin le mesures qu’il allait prendre dans le cadre de la réforme des
retraites. Alors que le mouvement social s’oppose depuis des mois au report de l’âge de départ comme à
l’allongement de la durée de cotisation, le gouvernement a fait le choix d’ignorer la volonté populaire,
en reculant l’âge de départ à 62 ans et en portant la durée de cotisation à 41 ans et 3 mois dés 2013.*]


Un objectif : la baisse des pensions

Ces mesures ont pour seul objectif la
baisse des pensions, afin de diminuer
la part patronale dans le financement
des retraites et d’approfondir le mouvement
de transfert de richesses en
faveur des capitalistes. La plupart des
salarié-e-s n’atteindront jamais l’âge
légal et le nombre requis d’annuités
,
ou alors au chômage ou au RSA, ce
qui occasionnera de sévères décotes.

L’offensive gouvernementale est enrobée
dans une série de rideaux de fumée
destinés à faire croire que les
revendications populaires ont été entendues.

Les hauts revenus et les revenus du
capital seront mis à contribution, mais
de manière purement symbolique. Les
travailleurs ayant eu des métiers pénibles
devront prouver qu’ils sont effectivement
en mauvaise santé pour
pouvoir partir à 60 ans. Les jeunes
précaires auront davantage de trimestres
validés au chômage, mais
resteront plus longtemps sans emploi
car ceux-ci seront occupés par des
travailleurs plus âgés, en quête de
leurs ultimes annuités...

Pour financer nos retraites,
faisons payer le capital

Pourtant, d’autres solutions sont possibles.
Il y a aujourd’hui bien plus de
richesses qu’au moment de la création
des retraites en 1947.

Le vrai problème qu’aucun politicard
n’aborde, c’est la répartition de ces
richesses. On pourrait très bien aujourd’hui
réduire le temps de travail,
réduire la durée de cotisation et augmenter
les salaires et les retraites.

Mais pour cela, il faut s’attaquer
aux revenus du capital.
Le patronat
et le gouvernement n’hésitent pas,
eux, à s’attaquer aux revenus du travail.
Alors qu’ils sont pleinement responsables
de la crise, ils font le choix
de la faire payer aux classes populaires.
La situation est déjà très difficile
pour les travailleuses et les travailleurs
 : les licenciements, les restructurations
multiples dans le public
comme dans le privé, l’augmentation
de la précarité causent une souffrance
au travail de plus en plus grande.
Pourtant, ça n’empêche pas patronat et
gouvernement d’exiger que nous bossions
plus longtemps pour eux.

La situation est la même partout dans
le monde.

En Grèce, ils n’hésitent plus à diminuer
les retraites et les salaires et à
virer des fonctionnaires. C’est ce qui
nous attend si nous ne relevons pas
la tête pour dire stop, pour faire
cracher le capital, pour imposer une
autre répartition des richesses et
une autre organisation de la société.

Notre arme, c’est la grève

Partout dans le pays, des collectifs
contre la réforme des retraites
s’organisent, à l’image des collectifs
contre la constitution européenne en
2005 ou des collectifs contre la privatisation
de la Poste à l’automne dernier.
Ces collectifs sont utiles pour
mobiliser dans les quartiers et mener
la bataille idéologique. Mais pour faire
reculer le gouvernement, la construction
d’une grève interprofessionnelle
reconductible sera incontournable.

Cela peut sembler un peu illusoire. Ça
ne l’est pas. Les seules véritables illusions,
c’est de s’imaginer que les directions
syndicales appelleront à la
grève générale, que le PS va s’engager
dans la bataille dans un autre but que
de redorer son blason pour 2012. C’est
bel et bien à nous de construire ce
mouvement dans les entreprises, en
regroupant dès maintenant les syndicalistes
prêts à se battre contre la réforme
et en mettant largement en débat
la question de la grève générale,
entre organisations syndicales et avec
tous les salarié-e-s.
Une victoire d’ampleur changerait
complètement la donne après la
série de défaites que nous avons
encaissées ces dernières années. Si
nous gagnons, cela montrerait que
l’action collective a un sens, que la
redistribution des richesses est possible,
qu’il ne faut pas se résigner.

Tract 24-06-10
 
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