A bas Kadhafi ! A bas l’impérialisme !




En Libye, les mercenaires aux ordres de Kadhafi lancent une offensive pour reprendre le territoire libéré par ceux et celles qui luttent contre la dictature. Grâce à leur supériorité matérielle et aérienne, ils parviennent à repousser les insurgé-e-s et s’approchent dangereusement de Benghazi, capitale de la zone débarrassée du tyran.

Si Kadhafi l’emporte, on pourra ajouter aux milliers de personnes massacrées jusque là tout ceux et celles qui seront torturés et exécutés par le régime pour avoir osé s’opposer à lui. La terreur que le despote fera alors régner sur son peuple pour le punir de l’avoir contesté sera comparable à celle des pires autoritarismes du XXe siècle.

Face à cette situation, les réactions internationales sont contrastées. En Amérique latine, les tenants du « socialisme du XXIe siècle » apportent leur soutien au dictateur (lui aussi soi-disant « socialiste »). Au nom d’une realpolitik qui passe par un soutien automatique à tout ennemi des États-Unis, Hugo Chavez a ainsi proposé un plan de paix qui prendrait quasiment la forme d’un retour à la situation antérieure.

Les réactions occidentales sont pour le moins hypocrites. Depuis quelques années, Kadhafi était redevenu fréquentable aux yeux de l’occident : des armes lui ont été vendues par des entreprises européennes (ce sont des avions français, des hélicoptères italiens, des fusils belges, etc. qui servent aujourd’hui à massacrer le peuple libyen), la France lui avait même proposé des centrales nucléaires.

Après avoir armé et soutenu un tyran en connaissance de cause, les impérialistes occidentaux voudraient nous faire croire qu’ils se préoccupent subitement de la situation du peuple libyen, cela afin de justifier une intervention militaire de l’Union européenne. Aux vues du massacre en cours, cette option pourrait paraître séduisante à ceux et celles qui se soucient réellement de la situation du peuple libyen.

Il faut cependant rappeler certaines vérités toujours bonnes à dire. Les puissances occidentales n’interviennent jamais pour des raisons humanitaires, mais pour défendre leurs intérêts géopolitiques ou stratégiques. C’est le sens du positionnement de la France et de Sarkozy. Après avoir soutenu les dictatures en place en Afrique et au Moyen-Orient, elles veulent s’assurer que les révolutions en cours vont se borner à la mise en place de démocraties bourgeoises à leur botte. Ainsi, les armes fournies pour lutter contre la dictature seraient, en cas de victoire, les premières à être utilisées contre les libyen-ne-s qui voudraient faire de la révolte une révolution sociale. Le but des puissances occidentales est bien de maintenir l’oppression, même si celle-ci ne prend plus la forme d’une dictature. Souvenons-nous de l’Irak, de l’Afghanistan ou du Kosovo. Si les États européens voulaient vraiment aider le peuple libyen, alors ils organiseraient l’accueil des réfugié-e-s et non pas le renforcement des contrôles aux frontières et des patrouilles FRONTEX (frontières extérieures).

Alternative libertaire affirme son soutien à la lutte du peuple libyen ainsi qu’à tous les travailleur-se-s qui luttent en ce moment au Maghreb et au Moyen-Orient pour faire tomber les dictatures. Nous les encourageons à poursuivre leur révolution le plus loin possible, indépendamment des puissances occidentales.

Alternative libertaire, le 14 mars 2011

 
☰ Accès rapide
Retour en haut