Edito : Festival de mauvaise foi




Après la Manif pour tous et ses relents d’Inquisition, voilà que des « bonnets rouges », et leurs vapeurs poujadistes se rebellent contre le gouvernement socialiste et son « matraquage fiscal »…

En continuant un peu comme ça, on aurait presque envie de soutenir Hollande. Presque… mais faut pas exagérer.C’est vrai que le climat est à la contestation généralisée. Quelques milliers de salarié-e-s qui descendent dans la rue à l’appel de leurs patrons, qui détruisent des bornes écotaxe…

Et puis râler contre les impôts sous prétexte de sauvegarder l’emploi, c’est facile, surtout quand ça évite d’endosser la responsabilité du système d’agriculture productiviste qui a fait la fortune des patrons de l’agro-alimentaire breton pendant quelques décennies.

À force de se gaver de subventions européennes pour produire de la bouffe pourrie en massacrant l’environnement, il fallait bien que ça s’effondre un jour. On connaît le système : ce sont bien sûr les prolos qui trinquent, qui permettent de sauver le capital en allant sagement pointer à Pôle emploi, mais faudrait pas en plus qu’ils se retournent contre leurs patrons. Heureusement qu’il y a cette taxe ridicule.

Mais le plus marrant c’est de voir la droite beugler à l’unisson contre la fiscalité socialiste… alors que c’est l’UMP qui a instauré cette taxe et avait réussi en plus l’exploit de la privatiser, en confiant sa collecte à un consortium de firmes multinationales !Cultiver le confusionnisme sert avant tout à brouiller le message médiatique.

Ceux qui souhaitent manipuler la colère populaire feraient mieux de s’en méfier.

Alternative libertaire, le 26 novembre 2013

 
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