Mobilisation antifasciste : Vers des journées syndicales antifascistes




Début 2014, la CGT, la FSU et l’Union syndicale Solidaires organiseront des journées intersyndicales antifascistes. Le syndicalisme a un rôle central à jouer dans la lutte contre l’extrême droite et dans ce combat, l’heure est à l’unité.

Même face à la menace fasciste, l’unité reste un combat. Alors que se préparait la manifestation d’hommage à Clément Méric du 23 juin dernier, la CGT avait surpris jusque dans ses rangs en refusant de signer l’appel unitaire « Le fascisme tue, ensemble combattons-le ! » lancé par Solidaires. Dans une note interne du 14 juin, la centrale de Montreuil disait ne pas y retrouver « l’expression des valeurs auxquelles la CGT est attachée ». Heureusement, suite à l’intervention résolue de plusieurs structures CGT (UD, UL, fédérations) et celle des courants critiques (dont nos camarades du blog «  Communistes libertaires de la CGT  »), la confédération finit par appeler. Car la riposte concerne tous les syndicats. En 2011, le FN réussit à présenter plusieurs candidats issus des rangs syndicaux. Le cas le plus emblématique a été celui du cégétiste Fabien Engelmann, mais plusieurs organisations ont été touchées.

Pas de fascistes dans nos syndicats !

La CGT, la CFDT, la FSU et Solidaires réagirent vigoureusement en procédant aux exclusions nécessaires. Une déclaration unitaire CGT, CFDT, FSU, Unsa et Solidaires proclamait l’incompatibilité totale entre «  préférence nationale  » et syndicalisme et l’association Visa (voir AL n°231 de septembre 2013) lançait son « Appel de syndicalistes contre la politique xénophobe du gouvernement et les idées du Front national » qui rassembla près de 2000 signataires.

Cela n’empêche pas les tentatives du FN en direction du monde du travail. La création de syndicats FN dans les années 1990 ayant été un échec, le parti fasciste privilégie aujourd’hui une structure souple, le Cercle national des travailleurs syndiqués, régulièrement réactivée.

Autre source d’inquiétude  : le phénomène Dieudonné/Soral réussit, notamment via les réseaux sociaux, à attirer à lui une frange des syndiqué-e-s.

Solidarité de classe

Si globalement le syndicalisme «  résiste  » mieux à la progression des idées d’extrême droite, il n’en est pas pour autant immunisé. Toutes les organisations ne sont d’ailleurs pas aussi imperméables à la poussée du FN  : ainsi dans un sondage réalisé en 2012 sur le vote des salarié-e-s en fonction de la proximité syndicale, Le Pen recueillait près de 25 % chez les «  proches  » de FO (ce qui explique sans doute le refus de cette organisation de prendre une position ferme de condamnation du FN) ! Même s’il faut toujours prendre les sondages avec des pincettes, il serait toutefois dangereux de faire l’autruche. L’organisation de journées intersyndicales antifascistes en 2014 par la CGT, la FSU et Solidaires est en ce sens une très bonne nouvelle (d’autant qu’elles pourraient se décliner localement comme c’est le cas en Isère ou en Touraine).

La vigilance est de mise. Et pour les communistes libertaires le meilleur rempart au fascisme est dans l’affirmation sans concessions de la nature de classe du syndicalisme. Oui, une injustice faite à l’un ou l’une est une injustice faite à toutes et tous  ! Dénoncer les mensonges de
l’extrême droite et reconstruire au quotidien la solidarité et la résistance active face à l’exploitation et l’oppression capitaliste  : c’est cet antifascisme social qu’il faut mettre au centre de notre travail intersyndical.

Théo Rival (AL Orléans)

 
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