Mobilisation lycéenne : Zéro de conduite pour Manuel Valls




Les expulsions d’un lycéen et d’une collégienne ont suscité une importante mobilisation lycéenne qui a mis en difficulté le gouvernement socialiste et a permis de rompre avec l’étouffant climat actuel. Il s’agit maintenant que cette mobilisation se poursuive pour en finir avec les expulsions et les lois racistes.

L’expulsion de Leonarda, une collégienne de Pontarlier, et de sa famille, a fait la une des médias. Mais c’est surtout l’arrestation durant le temps scolaire, devant ses camarades de classe, qui a ému une classe politique qui a dénoncé la méthode sans s’intéresser au fond.

Si le cas fut très médiatisé, c’est une autre expulsion qui a mis le feu aux poudres. Celle de Khatchik, élève arménien scolarisé en lycée pro dans le XVIIIe arrondissement de Paris. Dès la nouvelle connue, enseignants et élèves ont réagi, fait le tour des lycées avoisinants, se sont mis en grève. La mobilisation d’un millier de lycéens devant le rectorat le mercredi 16 octobre avait de quoi surprendre. Mais c’est le jeudi et le vendredi que la mobilisation a véritablement pris son essor, surprenant tout le monde.
Des milliers de lycéens et lycéennes ont défilé et des dizaines de lycées étaient en grève.

L’habituel mépris envers la jeunesse

Aussitôt, les mêmes arguments, ressassés à chaque mouvement lycéen, ont répondu à cette mobilisation. Mais le nombre des manifestants, la tenue de défilés en différents endroits de Paris en plus des deux grandes manifestations, le dynamisme des cortèges ou encore le haut niveau de conscience politique des pancartes brandies invalident la traditionnelle hypothèse de lycéens plus intéressés par le fait de manquer des cours que de se mobiliser pour leurs camarades. Quand à Valls, il s’est réfugié derrière des arguments juridiques. Mais ce que questionnent les lycéennes et lycéens mobilisé-e-s, ce n’est pas le cadre réglementaire des expulsions, c’est la possibilité de voir un de leur camarade de classe envoyé du jour au lendemain dans un pays étranger.

Amplifier la lutte dès la rentrée

Cette mobilisation est une bouffée d’oxygène. Dans un climat qui voit des responsables politiques de premier plan stigmatiser ouvertement certaines populations (Roms, musulmans…) avec la complicité de certains médias, cette mobilisation rappelle qu’il existe un potentiel de mobilisation antiraciste.

Il importe de soutenir les débuts d’auto-organisation des lycéennes et lycéens qui ont déjà tenu plusieurs assemblées générales inter-lycées. La tenue d’une manifestation à Paris le premier samedi des vacances ainsi que la présence significative de lycéens à la manifestation parisienne tenue dans le cadre de la journée nationale de mobilisation étudiante du 24 octobre conduisent à penser que le mouvement reprendra à la rentrée. En phase ascendante fin octobre, il lui faudra continuer à s’étendre début novembre, notamment en région. Il s’agit maintenant de continuer à se battre pour la régularisation de toutes et tous les sans-papiers ainsi que pour le droit de toutes et tous à l’éducation.

Aurélien (AL Paris Sud)

 
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