Anticolonialistes : Notre place est dans la rue




Les manifestations en soutien au peuple palestinien suscitent parfois des réserves à gauche. Expression de sentiments religieux, slogans racistes et tentatives d’intrusion de l’extrême droite antisémite : faut-il y aller ou pas ?

Les manifestations de soutien au peuple palestinien ont permis d’exprimer une large condamnation des crimes de guerre commis par l’armée israélienne.

Pourtant, ici et là, des frilosités se sont exprimées sur ces mobilisations, face à la présence au sein des cortèges d’hommes et de femmes exprimant leur sentiment religieux, voire un soutien explicite aux islamistes du Hamas, des slogans antisémites, quand il ne s’agit pas carrément de tentatives de constitution au sein des manifestations de pôles d’extrême droite (Parti des musulmans de France, Mouvement des damnés de l’impérialisme (Kémi Séba), etc.

Ne pas déserter

Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue spontanément en soutien à la Palestine, choquée par les massacres. À nous d’expliquer le sens de cette guerre, à nous de répéter inlassablement qu’il s’agit non d’une guerre de religions ou de civilisations, mais d’une guerre coloniale. À nous d’expliquer aux jeunes révoltés par cette situation que les anticolonialistes israéliens existent et aident courageusement les Palestiniennes et les Palestiniens, et qu’il n’y a pas de place pour le racisme et l’antisémitisme dans le combat anticolonialiste.

Aujourd’hui les organisations internationalistes et laïques (Génération Palestine, Union juive française pour la paix, Association des travailleurs maghrébins en France, CGT, SUD, FSU, CNT, AL, NPA, LO, PCF, etc.) occupent une place importante dans la mobilisation. Déserter la rue reviendrait simplement à laisser le terrain libre aux groupes douteux qui veulent instrumentaliser le drame palestinien à des fins religieuses et antisémites.

Certes, côtoyer certaines expressions dans la rue n’est pas une partie de plaisir. Et il faut être prêt à se confronter à celles qui sont ouvertement organisées pour les éjecter. Ainsi le 24 janvier le Collectif national – dont AL est membre – avait décidé de refuser la présence de l’extrême droite dans la manifestation. Le cortège « front uni contre le sionisme » qui devait regrouper les militantes et les militants du Parti antisioniste, d’Égalité et Réconciliation (Alain Soral), de Vox NR et du Rassemblement des étudiants de droite (RED) a été « dissous » par le service d’ordre unitaire. Et cela alors que certains donneurs de leçons aux mains blanches, « antiracistes », « républicains », « laïcs » et même malheureusement anarchistes, avaient déserté le terrain.

Jacques Dubart (AL Agen), Clément (AL Paris-Sud)

 
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