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Kurdistan : Cizre ville martyre, Erdogan assassin




[Photos] En Turquie, la guerre menée par l’Etat et le parti AKP contre la gauche kurde a tourné au massacre de dizaines de civils dans la ville de Cizre (Anatolie). Des manifestations de protestation ont lieu au Moyen-Orient et en Europe. A Paris, le gouvernement français réprime.

Le 7 février, 60 civils blessés ont été massacrés par l’armée turque dans le sous-sol d’un immeuble de Cizre (Cizîr en kurde) où ils s’étaient réfugiés dans l’attente de secours. Ce 10 février, 20 autres civils ont été brûlés vifs dans des circonstances analogues.

Ce sont de nouvelles étapes dramatiques dans la guerre que mène l’Etat turc contre les peuples du Kurdistan.

Alors que plusieurs villes comme Cizre, Nusaybin et Sur sont toujours en état de siège et que les habitantes et habitants, privés de soins, d’eau et de nourriture, subissent les attaques et les bombardements quotidiens de l’armée turque ayant déjà causés la mort de plus de 250 civils, le régime fasciste d’Erdogan vient de franchir un nouveau seuil dans l’horreur en employant des armes chimiques pour achever une soixantaine de blessés, réfugiés dans les caves de deux immeubles après un incendie.

Camouflage du massacre

C’est en effet dimanche, dans le quartier Cudi de Cizre, qu’un bâtiment avait pris feu suite à des tirs de canons. L’incendie avait tué 9 personnes et un jeune de 16 ans avait été abattu par les militaires en tentant de s’enfuir du lieu. Une trentaine de personnes dont plusieurs enfants étaient alors coincés au sous-sol. Parallèlement, dans un autre immeuble du même quartier, 24 personnes dont 15 blessés, étaient eux coincés dans une cave depuis 16 jours et injoignables depuis le 29 janvier.

Pour camoufler la situation désastreuse de ses blessés qui décédaient les uns après les autres, les forces turques ont tout simplement décidé de terminer le travail en achevant directement les réfugiés, puis en les faisant passer pour de dangereux "terroristes" bravement neutralisés.

C’est ainsi que dimanche soir, entre 17h et 19h, de fortes explosions sont entendues par la population, tandis que la TRT (télévision turque d’état) annonce en flash, avec photos des corps carbonisés, « l’opération victorieuse dans le sous-sol, présenté comme QG du PKK à Cizre, ou 60 terroristes viennent d’être tués » (chiffre ensuite revu à 30). Information reprise en boucle, des médias turques aux médias français comme Le Monde, se contentant simplement de prendre pour fait la version d’Ankara.

Rappelons que la guérilla du PKK qui combat dans les montagnes est absente des grandes villes comme Cizre ou les seuls groupes armés sont les YDG-H et les YPS/YPS-jin, autrement dit les jeunes habitantes et habitants des quartiers, qui prennent les armes pour se défendre et s’auto-organisent sans recevoir de directives militaires.

Hollande-Valls main dans la main avec Erdogan

Alternative libertaire dénonce ces tueries et soutient celles et ceux qui luttent, dans des conditions extrêmement difficiles, contre l’Etat fasciste turc.

La police française, elle, agresse et arrête celles et ceux qui dénoncent les massacres. A Paris, lors d’un rassemblement, organisé le 8 février à proximité de l’ambassade turque, les manifestantes et les manifestants ont été violemment agressé.es par la police.

Résultat : 15 militantes et militants blessés, dont 5 à l’hôpital et 25 placés en garde à vue, de quoi mieux saisir qui sont les fameux "terroristes" ciblés par l’état d’urgence et dont parlait Manuel Valls lorsqu’il s’entretenait avec le premier ministre turc, Ahmet Davutoglu, il y a de cela trois semaines.

Des faits similaires ont été commis dans d’autres villes.


A Paris, les organisations de la diaspora kurde appellent à un nouveau rassemblement de protestation jeudi 11 février, à 17 heures, place de la Nation.


Le gouvernement français, comme l’Union européenne et bien d’autres institutions au service du capitalisme ferment les yeux sur ces massacres.

Au contraire, de nombreuses forces révolutionnaires et démocratiques entendent exprimer leur solidarité avec les peuples kurdes et dénoncer le terrorisme d’Etat d’Erdogan.

Alternative libertaire dénonce la complicité des États qui organisent ou cautionnent ces massacres.

Alternative libertaire, le 11 février 2016


UNE VILLE DÉVASTÉE PAR LES BLINDÉS

Très peu de photos parviennent de Cizre. Certaines sont insoutenables – nous ne les publions pas. Celles-ci proviennent d’InfoRojava-Kurdistan.

Cizre après le passage des blindés.
Funérailles d’un combattant des YPS.
Marche de protestation à Paris, le 6 février 2016.
Marche de solidarité à Qamislo (Kurdistan syrien).
Des manifestant.e.s parisiens emmenés en garde à vue le 8 février 2016.
Manifestation à Nantes le 11 février 2016.
 
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