antiracisme

Affaire du « burkini » : ce pays devient fou




En persécutant la minorité musulmane de la façon la plus absurde qui soit, les politiciens français attisent le racisme et creusent les fractures dans la société. Bref, ils font exactement le jeu de l’État islamique, qui recrute sur fond de haine et de ressentiment.

Un scandale provoqué par le FN autour d’une « journée burkini » dans un parc aquatique privé près de Marseille ; une rixe de plage attribuée (faussement) à une histoire de burkini ; plusieurs municipalités emboîtant le pas de la mairie de Cannes qui, le 28 juillet 2016, a interdit l’accès aux plages « à toute personne n’ayant pas une tenue correcte, respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité » ; des policiers qui se ridiculisent en obligeant une femme à se dévêtir sur la plage au nom de « l’ordre public »…

Triste été, d’abord endeuillé par l’attentat de Nice, puis terni par la polémique pathétique qui s’est s’est déchaînée autour du « burkini », un vêtement de baignade couvrant le corps de femmes musulmanes qui souhaitent ainsi, conformément à leur interprétation de l’islam, « protéger leur pudeur ».

Le porter relève de la stricte liberté individuelle ! Son interdiction par plusieurs municipalités — parfaitement illégale d’ailleurs, suite à l’arrêt du Conseil d’État du 26 août — en dit long sur la furie islamophobe qui gangrène la société française.

Nice, le 23 août 2016.
cc Best Image

Il faut d’ailleurs souligner que le prétexte féministe, usé jusqu’à la corde, n’est même plus mis en avant par les censeurs. C’est désormais « l’antiterrorisme » qui prévaut, quand des juges administratifs justifient les arrêtés anti-burkini en expliquant que cette tenue « peut en effet être interprétée comme n’étant pas qu’un simple signe de religiosité [...] dans le contexte d’état d’urgence et des récents attentats islamistes ».

On mélange tout, en dépit du bon sens, au mépris de la réalité.

Pour les politiciens du PS, de LR ou du FN – et jusque dans les rangs du PCF – l’enjeu est simple : limiter le débat public aux questions d’« identité » pour passer sous silence les vrais problèmes qui minent la société. Car ce qui, chaque jour, pourrit la vie des classes populaires, ce n’est ni la longueur des jupes à l’école, ni les repas de substitution dans les cantines, ni le burkini sur les plages mais bien plutôt l’exploitation, la précarité, le chômage, les discriminations racistes et sexistes…

Alternative libertaire réfute l’amalgame entre la religion musulmane et le terrorisme, et refuse ces tentatives honteuses d’invisibiliser une minorité et de l’exclure de l’espace public. Avec nos collègues, dans nos familles, au travail ou à l’école, ne laissons pas le champ libre au racisme.

Alternative libertaire, le 24 août 2016

 
☰ Accès rapide
Retour en haut