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Les CSR (Comités syndicalistes révolutionnaires) abordent dans cette brochure l’insurrection de 1934 des Asturies espagnoles. Celle-ci est quasiment inconnue alors qu’elle préfigure les évènements de la guerre d’Espagne…

En 1933, l’Espagne est à la veille d’une révolution, mais la division règne entre les organisations politiques et syndicales. Pour pallier celle-ci, un pacte d’Alliance ouvrière est signé en décembre 1933 en Catalogne, puis dans d’autres régions, par l’UGT, le PSOE, les syndicats exclus de la CNT et les ancêtres du POUM. Les staliniens et la CNT-FAI refusent de s’y joindre.

Dans les Asturies, la situation est différente. En mars 1934, un pacte d’Alliance ouvrière des Asturies qui rassemble toutes les organisations du mouvement ouvrier est signé.

Le 5 octobre 1934, plusieurs ministres de droite entrent au gouvernement espagnol. Des grèves éclatent dans tout le pays. En Catalogne, au Pays Basque et dans les Asturies, les travailleur-se-s s’arment et proclament le socialisme. La direction de la CNT boycotte l’insurrection. Les dirigeants de l’UGT appellent à la grève générale, mais sans lui donner une perspective révolutionnaire. Aux Asturies, la dynamique enclenchée à la base par l’Alliance ouvrière permet de dépasser ces bureaucraties. L’insurrection suit un plan militaire bien conçu et les troupes sont rapidement désarmées. Des comités révolutionnaires sont créés dans toutes les villes et gèrent la vie sociale et économique. C’est la première fois en Espagne que le mouvement ouvrier prend le contrôle d’une région aussi vaste. Mais l’insurrection se trouve vite isolée et l’armée obtient la reddition des révolutionnaires le 17 octobre. La répression est terrible : 1 400 morts, 30 000 militant-e-s emprisonné-e-s.

Comme le soulignent nos camarades des CSR, cette insurrection illustre la puissance de la stratégie de front unique et du syndicalisme révolutionnaire, qui, au contraire de l’anarcho-syndicalisme, regroupe les travailleuses et des travailleurs quelles que soient leurs préférences politiques. Contrairement à ce qu’a pu raconter la CNT, il n’y avait pas aux Asturies un contexte particulier. Le succès de l’insurrection est avant tout l’aboutissement de 15 ans de campagne pour le front unique. Ce bilan historique permet de prendre du recul sur la situation actuelle en France, où les dernières victoires sociales (CPE, Antilles) ont été le fruit de fronts syndicaux et politiques, mais où, bien souvent, l’unité au service des luttes est un combat en soi.

Grégoire Mariman (AL Paris sud)

Asturies, octobre 1934. Une révolution inconnue. Brochure des Comités syndicalistes révolutionnaires.

 
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