Partage des richesses... ou on se servira !




Cette fois, la bataille est décisive... Nous n’avons pas le droit de la perdre, sinon l’Etat poursuivra la démolition sociale sans retenue aucune. A la différence du mouvement de décembre 95 contre le projet Juppé, les travailleur(se)s du privé comme du public sont directement concerné(e)s. Notre arme, c’est la grève générale interpro, public/privé, reconductible jusqu’au retrait du projet Raffarin... La rue n’a pas dit son dernier mot !

Temporisation coupable

Après le succès énorme de la grève générale du 13 mai, qui a vu de nombreux travailleur(se)s du privé se joindre aux défilés, c’était une erreur de ne pas reconduire cette grève qui seule nous assure le rapport de force nécessaire. C’est pourtant le choix opéré par les directions confédérales CGT, CFDT et Unsa, permettant à Raffarin et Fillon de maintenir leur projet aux « négociations » bidon du 14 mai.

La trahison rapide de la direction CFDT le 15 mai a eu au moins le mérite de clarifier les choses. A présent, plus d’hésitation, tous en grève !

Pour une lutte européenne

Ailleurs en Europe, la démolition des retraites suit un programme défini lors du Conseil européen de mars 2002 (rallongement de 5 ans de cotisation dans toute l’UE), et cosigné par le duo Jospin-Chirac.

L’Autriche, le 14 mai, a connu sa première grève générale depuis 50 ans. Le gouvernement (droite + extrême droite) défend un projet proche de celui de Raffarin (baisse de 30 % des pensions).

Le contre-sommet du G8 à Evian, du 28 mai au 2 juin, sera un temps de solidarité internationale contre la démolition sociale. La vigueur des manifestations anti-G8 sera aussi déterminante pour la lutte.

Pour une alternative politique

Pour Raffarin, « Ce n’est pas la rue qui gouverne ». Certes, c’est donc le Medef. Comme la gauche au pouvoir nous l’a si utilement rappelé pendant cinq ans, ce sont les marchés qui décident, bien plus que les gouvernements. L’alternative se construira en-dehors des institutions, dans la rue et les entreprises.

L’avenir que nous voulons, ce n’est pas une énième alternance à gauche qui nous mènerait à l’impasse ; ce qui est à l’ordre du jour c’est la remise en cause globale du capitalisme et de ses institutions, c’est la construction d’une société égalitaire. De cela aussi, il faut en discuter !


Au-delà de la bataille des retraites, un combat hautement politique :

la redistribution des richesses, la remise en cause du capitalisme

La période 1970-2000 a vu le produit intérieur brut (PIB) français, qui est un bon indice de la création de richesse, multiplié par deux. Dans le même laps de temps, le pouvoir d’achat des ouvrier(e)s et employé(e)s n’a pas lui, été multiplié par deux ! En 1970, environ 70% de la richesse produite revenait aux travailleur(se)s sous forme de salaire ou de prestation sociale, tandis que 30% allait au patronat et aux actionnaires. En 2000, ce ne sont plus que 60% qui nous reviennent, tandis que 40% sont accaparés par les capitalistes !

Un exemple : entre 1985 et 1993, le pouvoir d’achat des ouvrier(e)s et employé(e)s s’est accru d’à peine 0,7%, tandis que les revenus du capital (actions, patrimoine foncier, titres bancaires) ont augmenté, eux de 59,4% !

Ainsi, en 1998, Liliane Bettencourt, héritière et PDG de L’Oréal, disposait d’un patrimoine évalué par Le Nouvel Economiste à 65,3 milliards de francs, soit 400 % de plus que six ans auparavant !

Conclusion : il y a suffisamment de richesse créée pour financer la retraite de tout le monde à 55 ans payée 1 500 euros ! Et tant qu’à faire, financer les études des jeunes en formation et indemniser bien mieux les chômeurs.

Donc :
 il ne faut rien lâcher ;
 il n’y a pas de problème de la production de richesse, il y a un problème d’accaparement de la richesse par une classe sociale parasitaire ;
 les retraites doivent être financées par prélèvement sur la richesse produite ;
 la régression sociale continuera tant qu’on n’aura pas remis en cause le pouvoir du patronat à accaparer les richesses produites ;
 construisons la grève générale interprofessionnelle, avec les syndicalistes qui luttent pour, et contre les bureaucrates qui la combattent.

 
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