Imaginez un pays, une république bourgeoise, où le ministre de la Justice ouvre une enquête contre des juges car ces derniers ont épluché les échanges téléphoniques de journalistes et d’avocats pour trouver la personne ayant informé un ancien président de la république et son avocat (et ami du ministre de la Justice) des écoutes dont ils faisaient l’objet dans une enquête pour corruption.
Acte III de la marche des solidarité : parti·es le 19 septembre, celles et ceux qui exigent la régularisation de toutes et tous, la fermeture des centres de rétention administrative et un logement digne, vont converger depuis les « quatre coins de la France » jusqu’aux portes de l’Élysée le 17 octobre.
La journée de grève du 17 septembre, la première d’importance depuis le confinement, devait permettre de faire front pour un autre « monde d’après » : le bilan est bien mitigé.
L’utilisation du Tour de France pour faire la pub de l’État d’Israël (lire page 13) a provoqué des protestations à chaque étape de l’événement, montrant la vitalité de la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanction (BDS), dont l’UCL est partie prenante. BDS agit pour contraindre Israël a cesser sa politique colonialiste, raciste et de désagrégation de la société palestinienne, menée sans relâche depuis plus de soixante-dix ans.
La question des statistiques ethniques est revenue sur le devant de la scène dans la foulée des mobilisations antiracistes de la fin du printemps. Si ces outils de mesure des discriminations sont utilisés dans d’autres pays, ils sont prohibés en France au nom d’un « universalisme républicain »… dont l’hypocrisie se révèle à l’épreuve des faits.
Les annonces de licenciements s’accélèrent depuis quelques jours. Le chantage à l’emploi va bon train lui aussi, dégradant les conditions de travail de celles et ceux qui ont encore un boulot. Malgré les difficultés à s’organiser pour répondre à toutes ces attaques, nous n’avons d’autres choix que de compter uniquement sur nos luttes pour faire reculer ceux d’en face.
Macron et son ministre de l’Intérieur entretiennent le sentiment de la « république menacée » pour mieux faire passer en force leurs réformes et détruire les acquis sociaux durement gagnés. Face à la montée de l’autoritarisme d’un pouvoir incompétent, la réponse doit se trouver dans la création de lieux et des pratiques autogestionnaires. La contreattaque s’organise.
Le féminisme est une lutte émancipatrice qui concerne toutes les femmes, au premier chef celles des classes populaires. Elles sont pourtant peu nombreuses dans les mouvements féministes. L’occasion de s’interroger sur les raisons de cette réalité et sur notre projet féministe libertaire.
Les tenues des lycéennes, le voile de la vice-présidente de l’UNEF, le burkini en piscine, le décolleté du Musée d’Orsay… autant de faits récents qui nous rappellent que les femmes sont toujours trop ou pas assez couvertes aux yeux des pouvoirs, et que c’est aux hommes de définir ce qui est « normal ».
« Si demain les femmes se réveillaient et décidaient qu’elles aiment vraiment leur corps, imaginez le nombre d’industries qui feraient faillite » cette citation de Gail Dines, sociologue et féministe radicale américano-britannique, a trouvé une illustration avec la crise du marché du rouge à lèvres due au port du masque.
Ça ne se bouscule pas pour bosser dans l’aide à domicile… alors qu’il s’agit d’un maillon vital de la société ! Il faut dire que la convention collective est dissuasive. Comment organiser syndicalement un prolétariat si atomisé pour améliorer la situation ?
La direction essaie d’obtenir le consentement de syndicats jaunes pour faire passer des ruptures conventionnelles collectives sur les différents sites. La CGT refuse la combine et veut rassembler pour résister.
Déjà quatorze mois de lutte pour les femmes de chambre de l’hôtel Ibis Batignolles. En plus de la grève, elles intentent un procès pour « discrimination raciale et systémique », une notion juridique qui a obtenu un début de reconnaissance aux prud’hommes.
Alexeï Soutouga, dit Socrate, antifasciste et anarchiste de 34 ans est décédé le 1er septembre des suites de graves blessures résultant d’une attaque la semaine précédente dans les rues de Moscou. Activiste connu de la scène punk moscovite, Socrate avait également déjà été la cible de l’arbitraire d’État pour s’être opposé à des néonazis.
Apparue à la fin des années 2000 aux États-Unis dans un contexte de recomposition de l’extrême-droite et favorisée par l’élection de Donald Trump, l’Alt-right s’est aujourd’hui imposée sur la scène politique étasunienne. À l’occasion de la crise née de la pandémie elle part aujourd’hui à la conquête de l’Europe.
Depuis plus de vingt ans, ce collectif nord-américain entretient un outil libre, autogéré et sécurisé au service des mouvements citoyens et révolutionnaires. En 2018, la police allemande a mené une opération de répression « à la Tarnac » contre ses militant·es. Peine perdue : en raison d’un chiffrement systématique, Riseup ne peut techniquement pas lire les courriels qui transitent par ses serveurs.
Des anarchistes biélorusses livrent leur analyse du mouvement contre le régime de Loukachenko. Celui ci est d’une ampleur inédite, mais reste pour l’instant cantonné à des protestations pacifiques alors qu’il fait face à une répression féroce et à la menace d’une intervention directe de la Russie.
Le Tour de France 2020 a connu la première participation de l’équipe cycliste israélienne Israël Start-up Nation créé dans le but de promouvoir le pays et de légitimer sa politique.
L’estuaire de la Loire est sous la menace de l’extension du grand port maritime de Nantes Saint-Nazaire. Une ZAD s’est implantée sur le site du Carnet, tandis qu’à Donges, quasiment en face, l’occupation d’une ferme a donné naissance au Village du peuple. Les deux lancent à présent un appel commun à rejoindre l’estuaire pour le défendre.
À Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées, le projet de scierie de la multinationale Florian s’inscrit dans une politique forestière destructrice. Des associations réunies dans le collectif Touche pas à ma forêt mènent la lutte.
Depuis le mois de juillet, des salarié·es du réseau parisien Biocoop – Le retour à la terre sont en grève contre leur direction. Le conflit d’abord local s’étend au national, et les appels à la grève se multiplient depuis septembre.
En septembre-octobre 1870, le sud de la Martinique s’embrase. Partie d’un banal incident de la circulation, l’insurrection dure plusieurs jours et se conclut par des procès iniques et des condamnations exorbitantes. Elle implique pour la première fois non pas des esclaves contre des maîtres mais des citoyens en principe égaux. Principalement paysanne, elle révèle les contradictions de la société martiniquaise.
Une enquête sans ménagement sur le projet dit de la Montagne d’or d’exploration aurifère en Guyane. Mine à ciel ouvert en pleine forêt tropicale, usine de cyanuration et dépotoirs de déchets toxiques, recherche du profit à n’importe quel prix, « c’est ce monde morbide et mortifère que cet ouvrage met en joue. »
Resaka Sonora, c’est d’abord une attitude. Depuis 2011, le groupe est un inlassable promoteur de la contre-culture et s’inscrit dans une démarche politique qui se revendique « no-profit ». Alternatif, solidaire et internationaliste, le groupe aime mixer les cultures et écrit ses lyrics en français, castillan, euskara, italien ou arabe.
Petite sélection de trois films à voir ou à revoir, où se décline - et pas sur le mode du blockbuster à grand spectacle-machine à décerveler - le thème de la crise sanitaire, ses villes aux rues désertées où les flics font la loi, l’état d’urgence, les applis, drones, la 5G et les smart-cities, ...
Auteur mythique, Jean-Patrick Manchette (1942-1995) est considéré comme un des initiateurs, dans les années 1970, du « néopolar » français.