grands projets inutiles

JO 2024, exposition universelle 2025 : Grands événements, petits arrangements




Alors que la contestation populaire – et le gouffre économique des précédents jeux – ont conduit plusieurs capitales à retirer leur candidature, la France non seulement reste en lice, mais candidate aussi pour l’exposition universelle !

L’élection d’Emmanuel Macron profite à la candidature française, déjà bien médiatisée, pour les jeux Olympiques de 2024. A peine investi, il a rencontré le comité international olympique alors en visite d’évaluation à Paris.

Pourtant cette candidature a déjà fait scandale à plusieurs niveaux : son coût – 6,2 milliards d’euros, alors que la plupart des infrastructures sont déjà construites –, les revirements politiques auxquels il a donné lieu – Anne Hidalgo a été élue sur un programme municipal sans JO -, et pour compléter l’ambiance de conflits d’intérêts qui préside à sa mise en place.

C’est en effet le grand amour entre l’agence d’évènementiel Keneo et l’Etat français : la première a recruté l’ancien conseiller de Valls chargé de l’accueil des grands événements sportifs, Loïc Duroselle, tandis que l’actuel directeur de candidature de Paris 2024, Étienne Thobois, fut un des co-fondateurs de Keneo, à partir de laquelle il s’est infiltré d’abord comme prestataire de l’association Ambition olympique, puis comme directeur du GIP (groupement d’intérêt public) qui lui a succédé auprès du gouvernement. Et qui a bien-sûr missionné Keneo pour les études préalables, lui faisant d’ores et déjà gagner quelques contrats et millions d’euros issus de l’argent public [1]. Comme il n’y a plus que Los Angeles comme challenger, on risque de « gagner », il faudrait alors que l’opposition se muscle un peu d’ici les résultats le 13 septembre 2017.

Autre projet, même logique

A l’origine de la candidature française pour l’exposition universelle de 2025, on trouve l’ambition d’un député tout acquis aux sirènes de la compétition des « territoires » dans la mondialisation : Jean-Christophe Fromantin, député UDI des Hauts-de-Seine. Son association, Expofrance2025, à force de lobbying, s’est elle aussi introduite dans le GIP qui aujourd’hui organise le projet de candidature, un village global en Ile-de-France, avec les autres métropoles associées comme « détours » dans le parcours de l’expo.

Pendant que la France candidate à l’international, quatre sites sont eux en concurrence pour l’accueil des pavillons, chiffres mirobolants de créations d’emplois et de retombées économiques à l’appui. Le Plateau de Saclay et le Triangle de Gonesse en font partie, parce que, tout comme les JO, l’exposition leur sert d’argument pour accélérer les processus de grands travaux promis par le Grand Paris, mais pas encore acquis (notamment la construction du métro automatique desservant EuropaCity). Le vainqueur sera connu le 26 juin, tandis que l’on saura fin 2018 ce qu’il en est du pays retenu pour 2025.

Nous ne pouvons développer ici l’ensemble des vices (à peine) cachés de ces projets de festivités mondiales, mais nous invitons le ou la lectrice à dépasser les lourdes propagandes locales, et à rejoindre les mouvements d’opposition pour qu’ils se fassent entendre.

Mouchette (AL Paris-Nord-Est) et B. M. de la Costif

Deux pétitions contre les candidatures sur :
Cyberacteurs.org
Nonjo2024aparis.neowordpress.fr

[1Lire sur Mediapart, 12 mai 2017, « JO 2024 : la candidature de Paris minée par les conflits d’intérêts »

 
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