Nantes : Enguerrand à la maison, Valls en prison !




Après la victoire des Fralib, la lutte contre le projet d’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes est l’autre lutte emblématique des années Hollande, qui semble plus proche que jamais d’une victoire. Par contre, le pouvoir au service de Vinci, de plus en plus en difficulté, s’obstine à défendre ce projet ubuesque. Sa seule réponse à une lutte toujours plus populaire : réprimer, mutiler, emprisonner.

Le 22 février, nous étions des milliers à tenir tête à la police à ­Nantes contre le projet d’aéroport. Les médias ont préféré pleurnicher aux coté des politiciens sur quelques vitrines brisées plutôt que d’évoquer les dizaines de manifestants blessés. Pire, le syndicat FO Police a obtenu au mois de juin une prime exceptionnelle pour les forces de l’ordre présentes le 22, alors même que trois personnes ont perdus un œil, mutilés à vie, et que le CHU de Nantes a enregistré le jour de la manifestation plus de quarante admissions pour des blessures policière ! Cinq personnes passeront en comparution immédiate, arrêtés le soir de la manif. Début avril neuf interpellations et perquisitions, basées sur quelques faits risibles et des éléments ridicules en guise de preuves, ont eu lieu. Deux des interpellés seront relâchés sans suite « en l’absence de charges suffisantes ». L’un des condamnés est un syndicaliste et militant du DAL reconnu pour son investissement ; un autre militant nantais est, lui aussi, victime de l’acharnement de la police ; les autres sont des mineurs, des précaires, pas nécessairement des militants… Et pourtant, les peines sont très ­lourdes, allant jusqu’à un an ferme – une peine deux fois supérieure à ce qu’avait requis la procureure ! – pour l’un des inculpés. Pour avoir déclenché un fumigène au sein d’une manifestation et lancé un pavé dans le vide, Enguerrand se trouve condamné à perdre un an de sa vie. Les 19 et 27 juin trois autres personnes seront convoquées au tribunal, soutenues dehors par un rassemblement.

S’organiser pour faire face

La répression qui a suivi la manifestation du 22 février, ne touche sûrement pas à sa fin et d’autres militants seront sûrement encore arrêtés dans les mois à venir. Le 18 juin encore, six personnes étaient interpellées à leurs domiciles, sans plus d’informations à l’heure où cet article est écrit. Plusieurs procès sont également en cours depuis parfois plusieurs année, par exemple pour refus de fichage ADN ou encore pour tentative de vol reproché à des militants opérant des « récup’ » de nourriture ou autre. L’important travail nécessaire pour maintenir la solidarité face à la répression a ainsi dès 2011 poussé à la mise en place du ­Carila (Comité antirépression issu de la lutte contre l’aéroport).

Parallèlement au Carila, le « comité de soutien à Enguerrand » a vu le jour pour soutenir les inculpé-e-s du 22. Une manifestation a été organisée le 17 mai à Nantes à l’initiative du collectif. Rassemblant plusieurs milliers de personnes dans une ambiance festive et combative, popularisant la solidarité avec les inculpés. Une pétition « Déclaration commune sur l’armement de la police, pour mettre fin à l’emploi du Flash-Ball lanceur de balles de défense, en particulier dans le maintien de l’ordre des manifestations. » circule également sur internet [1]
, permettant d’attirer l’attention sur cette répression de plus en plus violente du mouvement social et le danger que représente une police de plus en plus armée et incontrôlée. Alors que la répression bénéficie d’un parfait silence médiatique tout l’enjeu du combat réside dans le développement d’une solidarité qui se traduise dans une vaste campagne nationale contre l’armement policier et pour la libération des emprisonnés... et par l’abandon de ce projet d’aéroport dépassé. Ne nous laissons pas avoir par les tentatives de division opérées par Valls et sa clique, ce sont bien eux les véritables casseurs.

Ben (AL Nantes )

 
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