Appel : « Syndicalistes pour la grève générale »




Lancé par une poignée de militants de Solidaires, l’appel « Syndicalistes pour la grève générale » a vite trouvé un écho aux préoccupations des syndicalistes de « l’autre CGT », celle qui lutte, mais aussi de militants FSU, CNT, CDMT, CTU, STC…

À l’heure où nous écrivons, la bataille des retraites bat son plein. Il ne s’agit donc pas ici d’en tirer un bilan mais de mettre un coup de projecteur sur une initiative exemplaire : l’appel unitaire « Syndicalistes pour la grève générale », lancé à la veille de la journée de grève interprofessionnelle du 23 septembre. Ayant pris acte de la difficulté à mettre en place des appels unitaires locaux (à Rennes, Tours, Orléans…), ses promoteurs visaient à inverser l’angle d’approche en lançant un appel national utile localement. Utile à la fois pour la grève, mais aussi plus fondamentalement pour l’affirmation d’un camp syndical de lutte de classe.

Pourquoi un appel de syndicalistes ? La plupart des syndicalistes de lutte n’ont eu de cesse de dire qu’il fallait construire la grève générale, qu’elle ne se décrétait pas, qu’il ne suffisait pas d’appuyer sur un bouton, etc. Mais avec qui construire si ce n’est avec des équipes syndicales identifiées, avec des militants connus et reconnus des travailleurs et des travailleuses ?

Construire la grève générale

C’est bien le sens de la démarche d’un appel (local comme national) : engager publiquement sa légitimité et témoigner de son engagement en tant que syndicaliste. En cela la liste des premiers signataires n’est pas négligeable et ce sont déjà plus de 200 militants syndicaux qui y ont adhéré.

C’est aussi une manière d’attester d’un mouvement de fond favorable à la grève reconductible, et bien présent dans l’hexagone malgré la volonté des directions confédérales de combattre cette orientation. Et les multiples appels qui ont fleuri pour la reconduction de la grève après le 23 septembre, tant au niveau des intersyndicales départementales que des secteurs, plaident pour cela. Non, la grève générale n’est pas une stupidité. Oui c’est un moyen d’affrontement central et de blocage du pays.

Reconstruire le syndicalisme de lutte

Autre objet de l’appel : positionner clairement un camp, celui du syndicalisme de lutte de classe. Entre « chérèquisation » de la direction CGT et loi de représentativité, ce sont des dizaines et des dizaines de collectifs militants syndicaux qui sont directement menacés. Le risque est grand de voir le champ syndical basculer très majoritairement dans le syndicalisme d’accompagnement et de compromission avec le pouvoir et le patronat. Face à cela, il y a urgence à réagir. Le projet de l’appel est bien de travailler à « un syndicalisme de lutte plus fort et efficace » dépassant les appartenances syndicales. Loin des concurrences stériles, l’heure est aux convergences de terrain. « Outil d’un débat syndical renouvelé à la base », l’appel n’est pas un coup d’épée dans l’eau, il peut et doit servir ces convergences. L’heure est bien à la constitution d’un réseau syndical de lutte capable d’offrir d’autres perspectives aux travailleurs et aux travailleuses. Maintenant !

Rival (AL Orléans)

 
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