Union, autogestion, reconduction

Après le 27, poursuivre la grève jusqu’à la victoire !




La grève du 13 janvier a été une bouffée d’air, même s’il ne faut pas oublier que des mobilisations fortes avaient déjà eu lieu ces derniers mois dans l’Éducation nationale, notamment parmi les précaires (AED, AESH). Au-delà de la question de premier ordre du désastre de la politique sanitaire mise en place au sein des lieux d’études, c’est une colère et un malaise profond qui ont pu s’exprimer : celui des travailleurs et des travailleuses de l’Éducation nationale qui voient leurs conditions de travail se dégrader jour après jour.

Cette grève fut historique en termes de taux de grévistes, et a pu esquisser à la fois des tentatives d’auto-organisation, mais aussi l’espoir d’un mouvement de grève spécifique reconduit dans la durée et qui pourrait s’étendre à d’autres branches du salariat.

Pour obtenir de réelles avancées, en finir avec les grèves d’expression, construire le rapport de forces !

Ce gouvernement, comme les autres ne comprend qu’un langage : celui du rapport de forces que nous réussirons à construire et à lui imposer. En cela, une seule grève, toute « historique » fût-elle, ne peut pas suffire. Il nous faut construire un mouvement de grève reconduit, qui se généralise et s’auto-organise, jusqu’à ce que nous obtenions de réelles avancées. Les grèves ne sont pas qu’un outil symbolique d’expression de notre mécontentement, elles sont aussi une démonstration de force dans leur capacité de blocage, elles nous montrent que sans nous, travailleurs et travailleuses de l’éducation, l’école ne tourne pas, contraignant l’économie capitaliste à fonctionner au ralenti. Elles sont une preuve de notre puissance collective et peuvent entraîner d’autres secteurs dans la lutte. Les mesurettes, très insuffisantes, annoncées par le gouvernement, prouvent qu’il est fébrile et qu’une brèche est ouverte pour obtenir des avancées bien plus substantielles sur les conditions de travail, les emplois et les salaires après des années de reculs sociaux.

Le 27 et après : construisons l’unité à la base !

Si le fond de l’air est toujours à la mobilisation sur nos lieux de travail, le 13 a réussi là où le 20 a partiellement échoué, c’est-à-dire en posant une date claire où ont pu converger les forces dans un élan commun. Cette leçon doit nous servir pour le 27, mais aussi pour la semaine d’après et les prochaines dates : notre responsabilité collective est d’éviter toute dispersion des forces et de travailler à une stratégie claire qui fait sens pour la majorité de nos collègues. Il ne s’agit pas de construire un consensus mou, en cherchant à rallier certaines organisations syndicales engluées depuis des lustres dans le compromis social (UNSA, CFDT), mais de se coordonner, de construire l’unité à la base, avec nos collègues en lutte et nos syndicats. À nous de multiplier les points d’échanges et de rencontres entre les collègues d’un même lieu et de faire des nos assemblées générales des lieux de décisions démocratiques et le ciment de l’auto-organisation permettant la reconduction de la grève, jusqu’à la victoire ! Parce que nos combats rejoignent ceux du reste du prolétariat exploité par les capitalistes ou l’État-patron, faisons du 27 janvier un véritable tremplin pour la généralisation de la grève. Il est encore temps avant ces élections présidentielles sans perspective pour notre classe d’imposer un « 1er tour social » capable de remettre la question sociale à l’ordre du jour !

Union Communiste Libertaire, le 25 janvier 2022.

La Classe buissonnière regroupe les travailleuses et les travailleurs de l’éducation de l’UCL.

 
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