Quatre ans après, que reste-t-il de l’Argentinazo ?

Dossier Argentine : Féminisme : La route est encore longue




La situation des femmes est dramatique en Amérique latine, où le système patriarcal trouve, dans le catholicisme, sa meilleure arme. Le chemin de l’émancipation semble devoir débuter par une revendication fondamentale : la lutte pour la propriété de son propre corps. En effet, hormis dans quatre pays difficiles d’accès (Cuba, Surinam, Guyana, Guyane française) l’interruption volontaire de grossesse (IVG) est prohibée dans toute l’Amérique latine.


Cet article fait partie d’un dossier intitulé « que reste-t-il de l’Argentinazo ? », qui comprenf également les articles suivants :


En 2004, les féministes ont beaucoup espéré d’une légalisation par l’Uruguay, qui aurait créé un appel d’air pour les Argentines, Paraguayennes et Brésiliennes souhaitant une IVG. Mais le gouvernement de Montevideo a reculé. En attendant, des dizaines de femmes meurent chaque année dans des avortements clandestins.

Le catholicisme est une redoutable arme idéologique pour cantonner les femmes dans leur rôle de mère et d’épouse. Même le divorce est interdit dans la plupart des pays du continent. Le Chili, par exemple, ne l’a autorisé qu’en 2004, malgré une campagne féroce des catholiques, avec des spots télés expliquant que les enfants de couples divorcés étaient plus souvent alcooliques, drogués et délinquants !

En Argentine cependant, depuis 2001, l’effervescence des luttes et des idées politiques a permis à la question féministe de se faire une place dans les débats. Même si ce n’est qu’un début : la plupart des organisations de gauche ou d’extrême gauche ignorent ou combattent le féminisme, par pure démagogie (pour ne pas « choquer » la classe ouvrière). D’autres ont flairé un possible terrain à labourer, mais de façon totalement opportuniste. Ainsi le CCC a été jusqu’à organiser une « Rencontre nationale des femmes » sans contenu ni projet, où pro-IVG et anti-IVG étaient censées « débattre » ensemble !

Pour ce qui est des libertaires, Auca a participé à la journée mondiale contre les violences faites aux femmes. De son côté, l’OSL publie régulièrement des articles sur la question, et ses militantes se sont rendues à la « Rencontre nationale » déjà citée dans l’espoir d’y tisser des liens avec des féministes d’extrême gauche – ou pour le moins faisant le lien entre émancipation féminine et émancipation sociale.

Guillaume Davranche (AL Paris-Sud)

 
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