La vraie claque, ce sera dans la rue !




Par défaut, les élections ont été l’occasion pour beaucoup d’exprimer leur colère contre la politique de Chirac-Raffarin, en donnant la quasi-totalité des conseils régionaux au Parti socialiste. Mais cela n’a rien changé à la détermination du gouvernement à écraser les classes populaires par une politique au service du Medef. Après nous avoir dit « ce n’est pas la rue qui gouverne », le gouvernement nous démontre que ce ne sont pas non plus les urnes ! Cela ne fait que souligner l’urgence d’une riposte sociale de grande ampleur.

On ne peut nier l’ampleur du vote-sanction, mais ces résultats risquent d’avoir peu d’impact sur la politique gouvernementale des mois et des trois années à venir. Les reculs tactiques et temporaires de la droite - sur l’assurance-chômage, les intermittent(e)s ou les chercheur(se)s - visent à gagner du temps. Ils ne bouleversent rien de fondamental qui puisse gêner le Medef et la caste parasitaire qu’il défend bec et ongles.

Le PS et ses alliés se découvrent des accents d’opposants en menaçant de bloquer la politique de transfert des compétences vers les régions... et en se proclamant débouché politique des luttes sociales ! Oublié le bilan de 23 ans de politique libérale depuis 1981, le consensus avec la droite sur les lois racistes et sécuritaires et la casse des retraites, les privatisations, la destruction des services publics, la construction capitaliste de l’Europe. Le rejet de la politique de la droite ne vaut pas adhésion pour un Parti socialiste (et ses alliés communistes et verts) qui ne propose aucune alternative, et pour cause ! La gauche plurielle a mis deux ans à faire oublier son bilan. La droite compte bien faire de même en détournant l’attention à l’aide de faux débats (« sécurité », voile islamique, place de la Turquie dans l’Europe...), tout en continuant l’offensive ordonnée par le Medef sur le droit du travail, la casse des services publics et sans doute le droit de grève, sans oublier les nouvelles lois sécuritaires Perben 3 et Sarkozy 2. N’attendons pas trois ans, c’est tout de suite qu’il faut riposter.

Défendre l’assurance-maladie

Si le gouvernement est toujours aussi déterminé, il est affaibli politiquement. Mais la sanction électorale ne peut tenir lieu de projet politique, car cela présuppose qu’il n’est pas de stratégie politique hors du champ institutionnel. ’’est donc dans la rue, les entreprises et la jeunesse qu’il faut prolonger maintenant cette sanction. La mobilisation contre la privatisation de l’assurance-maladie et pour le droit à la santé pour toutes et tous peuvent servir de catalyseur pour relancer les luttes. Des comités de défense de l’assurance-maladie, intersyndicaux et interprofessionnels, sont en train de se constituer pour préparer la bataille qui s’annonce. A nous de les renforcer, et d’infliger au gouvernement la défaite qu’il mérite depuis les grèves du printemps 2003.

C’est par l’auto-organisation et la multiplication d’initiatives de mobilisation qu’il sera possible d’accumuler des forces, de les mettre en mouvement et de secouer la torpeur actuelle. Les intermittent(e)s, les chercheurs(ses) et les chômeurs(ses), par leurs actions récentes ont donné l’exemple. Privé, public, précaires, chômeur(se)s c’est à nous toutes et tous de donner corps et vie à la convergence des luttes.

 
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