Sud Rural Équipement : Le congrès de la reconquête




S’il n’est plus représentatif, le petit syndicat Sud Rural est dynamique, constructif et n’hésite pas à prendre position sur la question écologique dans une veine anticapitaliste. Présentation à l’issue de son congrès.

Le congrès de Sud Rural s’est tenu à Saint-Ours-les-Roches du 2 au 5 novembre. Sud Rural syndique les agents du ministère de l’Agriculture et une partie des agents du ministère de l’Environnement : on y retrouve des personnels de l’éducation agricole publique, de l’enseignement supérieur, des services déconcentrés (abattoirs, contrôles sanitaires, services vétérinaires) et de l’administration centrale… Bref, un très vaste champ de syndicalisation où du fait des réformes permanentes et destructrices des services publics, les agents concernés s’y perdent eux-mêmes !

Sud Rural c’est environ 200 adhérents et 5 % aux élections professionnelles, ce qui a valu au syndicat de perdre sa représentativité nationale à l’instar de Sud éducation. Le congrès était donc placé sous le signe de la reconquête ! Avec quatre textes de congrès de moins de dix pages chacun, écrits dans un langage compréhensible, Sud rural a réussi à éviter le piège d’un congrès stérile ou l’on oublie l’essentiel : parler de syndicalisme. Les revendications sont simples et unitaires. Le syndicat a même réussi à avoir un débat sur la laïcité sans faire de drame !

Au-delà de la défense du service public, la particularité de Sud Rural est de se situer dans le domaine de l’agriculture et l’environnement. Le texte sur l’écologie a été placé sous l’angle de l’écologie sociale en affirmant que la solution pour résoudre la question écologique était de rompre avec le capitalisme ! En reliant dans une résolution de congrès, pratiques syndicales et questions environnementales, Sud Rural ouvre une perspective dont l’ensemble du monde syndical doit se saisir. La question environnementale doit être une réflexion au cœur des luttes syndicales. En effet, il ne faut pas laisser ce débat être le domaine des experts et des « citoyens ». C’est par un changement radical dans la production que l’on pourra trouver des solutions à la crise écologique et jusqu’à preuve du contraire les salariés sont les mieux placés pour lutter et agir !

Plus d’horizontalité et de démocratie directe

Le congrès a été aussi l’occasion de débattre avec d’autres composantes de Solidaires, une inspectrice du travail de Sud Travail a fait un point sur les attaques contre le droit du travail liées notamment à la loi Macron. Le syndicat a également affirmé sa solidarité avec une inspectrice du travail mise en cause par la justice pour avoir simplement fait son travail vis-à-vis de l’entreprise Tefal.

La fin du congrès fut dédiée au fonctionnement du syndicat où les pistes d’améliorations sont nombreuses notamment en introduisant plus d’horizontalité et de démocratie directe. Le nouveau bureau national aura une lourde tâche d’animation du syndicat dans un contexte de réduction massive des moyens de fonctionnement (réduction des décharges syndicales et réduction des moyens financiers). Les raisons de lutter ne manquent pas, à nous d’être efficaces, unitaires et combatifs !

Lulu (AL Nantes)

 
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