Communiqué UCL

Incendie à Rouen : sortons du capitalisme pyromane




Suite à l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, de nombreuses questions se posent. L’inaction et les mensonges des pouvoirs publics sont insupportables pour les populations locales, alors que le patron de l’usine s’engraisse depuis de nombreuses années sur le dos des travailleurs et des travailleuses. Une réaction écologiste et sociale d’ampleur est indispensable pour que ce genre d’accident ne soit plus jamais possible.

Le 26 septembre 2019, un incendie s’est déclaré dans l’usine Lubrizol. Cette usine est classée Seveso, ce qui signifie qu’elle présente un risque d’accident majeur. Très vite, un nuage de produits chimiques inconnus s’est formé au-dessus de la région, et la pluie a fait son œuvre pour les déposer sur les gens et les bâtiments.

Les exploité-es, premières victimes

Les travailleurs et les travailleuses sont évidemment les premier-es touché-es dans ce genre de catastrophe. Car ils et elles travaillent possiblement à proximité des substances chimiques dans l’usine, mais aussi car les usines classées à haut risque sont en général établies dans des quartiers populaires ! C’est le cas de ce site de l’entreprise Lubrizol qui se situe dans la commune du Petit-Quevilly, dans l’agglomération rouennaise.

Celles et ceux à qui l’on demande toujours des efforts, à qui l’on demande toujours de se rationner, sont en fait exposés les premier-es aux problèmes écologiques et sanitaires quand ils se déclarent. A quoi bon faire un effort sur sa consommation d’essence, pourtant indispensable quand on habite en territoire rural, sans transports en commun convenables, si l’on risque des maladies et des infirmités graves suite à ce type d’accident ?

Une course aux profits protégée par les gouvernants

Le propriétaire de l’usine est le milliardaire américain Warren Buffet. Celui-là même qui disait en 2005 à la chaîne de télé CNN, cynique autant que sincèrement convaincu et fier de lui, « C’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre, et qui est en train de la gagner ». Et c’est exactement ce qui se joue ici. Assurer la sécurité d’une usine, ça coûte cher pour ce pauvre milliardaire. Pour augmenter les profits, quand on s’en fiche de la santé et de l’écologie, on peut toujours réduire cette marge.

Et ce, sans grand risque en cas de problème ! En effet, en 2013, un incident s’était déjà produit dans cette même usine, entraînant un nuage de Mercaptan sur la ville. Cette situation gravissime avait abouti à une amende pour Lubrizol de... 4000 euros.

Dans la situation actuelle, on voit encore que les pouvoirs en place protègent le propriétaire de l’usine. En ne donnant pas le nom des substances volatilisées, en minimisant la gravité du phénomène, en donnant des consignes contradictoires aux habitant-es...

Reprendre la main sur nos vies en changeant la société

On voit bien que ce n’est pas en laissant le pouvoir à des dirigeants qui sont tous du côtés des patrons que l’on pourra prendre soin de notre santé et de notre environnement ! C’est pour ça que la question écologique est intimement liée à la question sociale : déjà parce que les exploité-es sont les premières victimes des désastres écologiques, ensuite parce que le capitalisme et sa recherche effrénée des profits est incompatible avec un mode de vie qui maintient nos environnements vivables.

Pour sortir de la spirale infernale des terres polluées, de notre santé en danger, du réchauffement climatique et des atteinte à la biodiversité, il faut que les travailleuses et les travailleurs prennent le pouvoir. Car les capitalistes confisquent aux classes populaires les moyens de choisir comment elles consomment, comment elles produisent, comment elles se déplacent, etc. Ils les contraignent donc à participer à la destruction de l’environnement. L’usine Lubrizol produit des lubrifiants pour voitures. Mais aurions-nous même besoin d’autant de voitures s’il y avait des transports en commun convenables partout, un vrai service public du transport, pourtant en cours de démantèlement par le gouvernement ?

A l’inverse, nous avons besoin d’une révolution des modes de production et des modes de vie, qui ne passera que par une maîtrise de la production par les travailleurs et les travailleuses.

Union communiste libertaire, le 27 septembre 2019

 
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