Lire : Maricourt, Le Bonheur à la petite cuillère




Ce " roman anti… cons ! " - comme aime à le dédicacer notre ami Thierry Maricourt - nous met en présence d’un personnage " faussement sot et naïf " dépourvu de haine et dont la vie est parsemée de morts mystérieuses et inexpliquées. Ce personnage ne partage pas les mêmes préoccupations que nous : il semble imperméable au monde qu’il ignore (ou feint d’ignorer) et le recompose sur le modèle des partitions d’Erik Satie.

Harcelé par les services sociaux, il semble écarter toute idée de destin et arrange sa vie comme il l’entend. Qui peut le comprendre ? Certainement pas les assistantes sociales qui tentent de faire une intrusion dans son univers. La famille ? Espèce en voie de disparition. Les voisins ? Mais " chez ces gens-là, monsieur, on n’cause pas " Les villageois fournissent les ragots et alimentent sa " mauvaise réputation ". Qu’importe… Sans vouloir se justifier, il apporte tout de même au fil de son récit quelques explications : " Je ne savais pas lire : serait-ce pourquoi je n’avais jamais eu besoin d’apprendre à me révolter ? " " Asocial ? je choisis mes interlocuteurs, c’est différent. "

Dans la préface, Didier Daeninckx souligne que les personnages du Bonheur à la petite cuillère, s’ils « figurent sous forme de petits bâtons sous la colonne réservée aux “asociaux”, aux exclus dans l’ordonnance clinique des statistiques » ont mis volontairement le monde à distance et qu’ils " claudiquent pour bien montrer au monde qu’ils n’acceptent pas de marcher au pas ".

J.B. et G.B.

 Thierry Maricourt, Le Bonheur à la petite cuillère, éditions hors Commerce, collection Hors bleu, 128 pages, 10,90 euros

 
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