Pousse-au-crime




360 milliards. Le gouvernement français s’engage à couvrir les conneries des banquiers, des spéculateurs et des apprentis-sorciers de la finance en tous genres à hauteur de 320 milliards d’euros ! C’est-à-dire quasiment 24 millions d’années de SMIC ! 6000 euros par habitant et habitante !

Pourtant, il y a quelques mois à peine, « les caisses [étaient] vides » [1]. Les caisses étant vides, toutes les mesures anti-sociales se justifiaient ainsi « magiquement », sans discussion ni analyse réelle de leur bien-fondé.

Faire travailler les salariés et salariées jusqu’à la mort et les priver de retraite ? Les caisses sont vides ! Priver de soins les malades en instaurant des franchises médicales ? Les caisses sont vides ! Geler les salaires, virer massivement les fonctionnaires ? Les caisses sont vides ! Détruire le service public postal en le privatisant ? Les caisse sont vides !

Mais le masque tombe, le gros mensonge ne tient plus. Quand il faut trouver de quoi sauver les financiers, de quoi rattraper leurs grosses bourdes, alors là, les caisses ne sont plus vides. Subitement, on retrouve quelques centaines de milliards qui avaient dû sûrement rouler sous un meuble...

Mais non, promis-juré, ce n’est pas parce que ce sont des potes du pouvoir en place, pas parce que les riches doivent toujours s’en tirer sur le dos des travailleurs. Non, c’est parce qu’il n’y a pas d’autre solution, c’est ["la seule façon de protéger leur emploi, leurs économies et
leurs impôts
" [2]->http://www.elysee.fr/documents/index.php?lang=fr&mode=view&cat_id=3&press_id=1927].

Ah ouais ? Comme quand on nous expliquait il y a quelques semaines qu’il n’y avait pas d’autre choix que de livrer la Poste à la « bonne gestion » des spéculateurs privés et des boursicoteurs qui viennent de nous livrer une leçon si admirable de leur savoir-faire ?

Cet argent, ce sont les travailleurs qui vont le sortir. Tout ça pour sauver la mise à quelques aigrefins, escrocs et autres incompétents.

Filer 360 milliards aux guignols en tout genre qui se sont tirés une balle dans le pied (voire dans le genou) en créant des produits financiers délirants et en spéculant à tout va, c’est tout simplement leur dire «  Allez-y les gars, continuez, déconnez à fond ; ce n’est pas grave : les pue-la-sueur paieront !  » C’est une insulte, c’est du pousse-au-crime.

Non, nous ne sommes pas d’accord !

S’il y a 360 milliards pour les Kerviel du dimanche, alors il y a aussi de l’argent pour quelques mesures immédiates :
 retour immédiat à 37,5 annuités de cotisations pour une retraite à taux plein ;
 suppression immédiate des franchises médicales ;
 embauche immédiate et massive de fonctionnaires dans l’Education, la santé et les transports pour de meilleurs services publics ;
 hausse immédiate des salaires, en commençant par les plus bas, et en excluant tous les cadres dirigeants d’établissements financiers et tous les politiciens professionnels (parlementaires, ministres et bien sûr président de la république).

Cette liste est loin d’être exhaustive...

Non, le capitalisme ne se réforme pas, il ne se moralise pas. Le capitalisme, il se combat. Il n’y a pas un gentil capitalisme et un méchant libéralisme financier : la spéculation, c’est l’essence même du capitalisme. Pour ne plus engraisser des spéculateurs à la noix, abattons le capitalisme !

L. Scapin

[1N. Sarkozy, 8/1/2008

[2N. Sarkozy, 13/10/2008

 
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