Boxe et non-mixité : Mettre des patates au patriarcat




Depuis mars 2019, Féminisme libertaire, le front non-mixte de l’UCL Bruxelles, organise des séances hebdomadaires de boxe en non-mixité choisie, destinées aux femmes, personnes trans et non-binaires, ainsi que des séances d’autodéfense féministe une fois par mois.

En tant que femmes, nous subissons des violences quotidiennes (symboliques, économiques, verbales, psychologiques, culturelles, voire physiques et sexuelles) auxquelles la société nous contraint à des réponses pacifiques. Ces violences transforment l’espace public en un espace insécurisant pour les femmes, et en particulier pour celles qui sont non-blanches, sans papiers, portant le voile, lesbiennes, trans, non-valides.

Le club de boxe non-mixte, qu’organise le front Féminisme libertaire de l’UCL Bruxelles depuis mars 2019, a pour vocation de renforcer notre autonomie, notre autodétermination, notre cohésion à travers le sport. Cependant nous ne voulions pas résumer l’autodéfense à la question du harcèlement de rue quand les violences patriarcales sont majoritairement perpétrées par des hommes de notre entourage : au travail, à l’école, à la maison, dans nos milieux militants…

Par autodéfense féministe, nous songeons à l’autodéfense physique mais aussi à l’autodéfense verbale, émotionnelle et mentale pour désamorcer une situation dangereuse ou inconfortable. En s’exerçant à la pratique de la boxe, nous n’apprenons pas seulement des techniques pour donner des coups, nous apprenons également à nous octroyer le droit de nous défendre, à gérer nos émotions et à contrer un sentiment de paralysie et d’impuissance. Le sport devient alors un moyen de s’engager collectivement par le corps et de prendre conscience de notre force.

Les hommes, et particulièrement les hommes blancs – tout comme l’appareil policier, matérialisation du pouvoir de l’État – bénéficient de la violence légitime, en l’associant à la virilité, une qualité genrée et masculine. A contrario, la féminité est généralement associée à la passivité et la soumission. Ainsi, se réapproprier une violence proscrite est un moyen de contester l’ordre social et le pouvoir bourgeois.

Apprendre à contrer un sentiment d’impuissance

Par conséquent, créer un club de boxe populaire, accessible financièrement, qui véhicule des valeurs féministes, antifascistes et autogestionnaires, répondait à un besoin, et permettait en même temps de se réapproprier la violence par le corps, à une heure où les sports de combat sont dominés par les hommes. Ainsi, la pratique de la boxe en non-mixité est une manière d’allier plaisir et pratique dans un espace bienveillant, d’écoute, où tous les corps sont acceptés, sans préoccupation de performance et de compétitivité.

La non-mixité des cours est un outil pour que toutes les participantes se sentent en sécurité, libres d’exprimer leurs limites, de développer la sororité et le réseau militant. Nous organisons également des discussions politiques informelles, des débats publics et des activités. Nous souhaitons ainsi construire une communauté féministe pour renforcer les mouvements sociaux, améliorer nos conditions matérielles d’existence, notamment en mettant en place des solutions collectives.

Ce club de boxe aspire à montrer que peu importe notre genre, nos expériences ou notre morphologie, nous sommes capables de force, de rage, de technique et de solidarité pour combattre le patriarcat et le capitalisme !

Les séances reprendront en septembre tous les samedis après-midi au Poisson sans Bicyclette, pour de plus amples informations contactez
feminismelibertaire@riseup.net

Féminisme libertaire Bruxelles

 
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